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Lafond, Paul; Bosch, Hieronymus [Ill.]
Hieronymus Bosch: son art, son influence, ses disciples — Paris, 1914

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https://doi.org/10.11588/diglit.26139#0178
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CHAPITRE VI

Suite des peintures de Hieronymus Bosch. — Le triptyque du Jugement

DERNIER ET SES DÉRIVÉS; LES TRIPTYQUES DE SAINT JÉRÔME, SAINT

Antoine et Saint Gilles, du martyre de Sainte Lucie; Saint Jean
a Pathmos.

En i5o4, Hieronymus Bosch reçut du mari de Jeanne la Lolle, Philippe le
Beau, duc de Bourgogne, qui devait mourir presque subitement moins de deux
années après, à Burgos, à l’âge de vingt-huit ans, la commande d’un Jugement
dernier dont il a déjà été incidemment question. De ce Jugement dernier on
connaît trois exemplaires dont aucun ne semble l’œuvre en question, mais qui
en sont, sans aucun doute, des réductions, des variantes ou des copies.

Le premier, le plus important, un triptyque, faisant partie de la galerie
de l’Académie des Beaux-Arts de Vienne, de dimensions certainement inférieures
à celles du tableau disparu commandé par Philippe le Beau, montre fermé, sur
ses volets, peints en grisailles, en pied, à gauche, Saint Bavon, patron des
Llandres, par conséquent de Philippe le Beau, tel qu’il est d’ailleurs représenté
dans ses statues de l’église de Verneuil et du musée de Toulouse, en vêtements
d’élégant gentilhomme, le faucon au poing, une escarcelle dans la main droite,
à l’entrée de son palais, entouré de mendiants et de miséreux auxquels il fait
l’aumône ; sur le sol, auprès d’un de ces quémandeurs, se voit un pied humain
articulé, témoignage, sans doute, des simulacres dont se servaient ces malingreux
pour apitoyer la charité publique ; à droite, Saint Jacques de Compostelle,
cheminant dans la campagne, son chapeau décoré de la coquille du pèlerin sur
l’épaule, courbé sous le poids du lourd manteau qu’il porte péniblement sur
le dos, à l’aide d’un long bâton ; celui-ci figuré comme patron de l’Espagne et
par conséquent de Jeanne la Lolle, reine de Castille et de Léon. Au-dessous des
deux Saints, à des arcatures gothiques, sont suspendus de biais, à la façon alle-
mande, deux écus d’armes dont le champ ne porte ni pièces ni figures.

Ouverts, les volets de ce splendide triptyque représentent, celui de gauche,
les mêmes sujets, les trois derniers inversés, que le volet du même côté du Char

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