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Lafond, Paul; Bosch, Hieronymus [Ill.]
Hieronymus Bosch: son art, son influence, ses disciples — Paris, 1914

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https://doi.org/10.11588/diglit.26139#0245
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exquise de tous points; ici, comme dans ses autres productions, le maître a dit
tout ce qu’il avait à dire.

Une variante de la Cure de la Folie, également de forme circulaire, portant
le monogramme B, différant assez sensiblement du tableau de Madrid, appartient
au Ryksmuseum d’Amsterdam ; la scène, toujours en plein air, se passe en avant
d’une tour dans un trou de laquelle niche le hibou symbolique ; le médecin se
montre de profil, les assistants qui ne s’occupent qu’en partie du patient sont au
nombre de six ; dans les angles, en grisailles, se trouvent des figurations fantas-
tiques. Une seconde variante, malheureusement retouchée, a été recueillie par le
musée de Saint-Omer (i). Celle-ci, attribuée par le catalogue de cette galerie
provinciale à Peter Bruegel, est encore plus éloignée du panneau du Prado. En
outre du groupe qui constitue celui-ci, plus ou moins modifié, elle montre un
second patient, tombé avec son fauteuil, ainsi que son opérateur qui, malgré qu’il
l’ait suivi dans sa chute, continue à lui inciser le front ; puis d’autres patients ;
l’un, entre deux gardiens, un autre, que l’on porte, un troisième, soigné par
une religieuse ; la scène, cette fois, se passe dans un intérieur.

C’était alors une opération fort commune que celle de l’extraction des
pierres, dites de folie. Une loupe suffisait aux charlatans pour faire croire aux
malheureux qui en étaient affligés que si cette excroissance ne leur était pas
enlevée, elle les mènerait à la perte de la raison. Aussi ces opérations se renouve-
laient à tout instant, sur les places publiques, les jours de kermesse, précédées
et suivies des boniments d’usage.

Ces extractions de la pierre de folie ont inspiré nombre de peintres des
Pays-Bas. Faut-il citer Cornelis Metsys, Peter Huys, Peter Bruegel (2), etc. ? Au
musée du Prado, à Madrid, se trouve un panneau de Jean Sanders Hemessen (3)
représentant un chirurgien de village qui, à l’aide d’un couteau, enlève une
excroissance du front d’un soldat dont la mère se trouve mal à la vue de la blessure
de son fils. Mais de ce genre de compositions, la plus connue, la plus célèbre,
qui peut en quelque sorte servir de prototype, est celle gravée par Peter Bruegel,
désignée par M. R. van Bastelaer sous la désignation du Doyen de Renaix.

L’Enfant prodigue, tableau rond comme la Cure de la folie de Madrid,
mesurant om63 de diamètre, également parqueté sur un panneau octogonal, fait
partie à Vienne de la collection Figdor (4) ; le tableau a été acheté à Paris.

(1) Ch. Revillion. Catalogue des tableaux du musée communal de Saint-Omer. H,. D’Homont,
Saint-Omer, 1898, p. 8. Pierre Bruegel, N° 18, Opération de la pierre de tète, b. h. 77e 1. 107e. Acheté en 1881, ouv. cit.

(2) La composition de Peter Bruegel est reproduite dans l’ouvrage de MM. René van Bastelaer
et Georges H. de Loo sur le peintre, ouv. cit., p. 92.

(3) Pedro de Madrazo. Catalogo de los cuadros del museo del Prado de Madrid. Ouv. cit. N° 1396,
p. 248. — Fierens-Gevaert. Les Primitifs Flamands. Ouv. cit. Jean van Hemessen, t. IV, p. 289 et suivantes.

(4) G. Glück. Ouv. cit., p. 174.

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