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Linant de Bellefonds, Louis Maurice Adolphe
Mémoires sur les principaux travaux d'utilité publique, exécutés en Egypte depuis la plus haute antiquité jusqu'à nos jours (Texte) — Paris, 1873

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https://doi.org/10.11588/diglit.12009#0101
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— 83 —

eaux et les rendait ensuite pour l'irrigation, devaient être natu-
rellement à l'entrée de la dérivation du Bahr Joussef allant dans
le lac.

Le pont d'Illaoun, selon les traditions et selon les construc-
tions de ses fondations, est fort ancien, et dans tout le pays on
lui attribue une grande importance qui est véritable ; car si
pendant les crues ce pont, qui supporte une grande pression,
venait à manquer, tout le Fayoum serait inondé et raviné par
les eaux : aussi ai-je fait construire en 1838 un autre barrage en
amont, par précaution.

A la digue de Gedallah dont j'ai parlé plus haut, entre le
pont d'Illaoun et la montagne, on trouve encore beaucoup de
restes de constructions d'une époque très-reculée; c'est aussi
l'emplacement d'un ancien grand déversoir où depuis sa des-
truction, on en a construit un plus petit pour laisser entrer et
sortir les eaux d'inondation, qui du bassin de Cocheïché refluent
pat" là.

Les eaux étant apportées, comme nous l'avons dit, par le
Bahr Joussef qui a sa prise d'eau à 27ra 99 au-dessus du seuil
d'Awarat-el Macta, entraient au Fayoum, comme cela se pra-
tique encore aujourd'hui, par le pont d'Illaoun et remplissaient
le lac jusqu'à la hauteur des digues; celles que l'on nomme
aujourd'hui digues de Pilawan et de Gedallah retenaient les
eaux du côté des terres d'Egypte.

Quand le lac était rempli, le pont placé à Illaoun aujourd'hui
se fermait, et les eaux continuaient à couler par le Bahr Joussef
dans son lit, entre Illaoun et la petite île sablonneuse située vis-
à-vis, à l'est, et dont j'ai aussi parlé.

Enfin, lorsque les eaux avaient baissé dans le Bahr Joussef
et s'étaient retirées de dessus les terres, quand on voulait avoir
de l'eau pour compléter les inondations, ou bien pour les irri-
gations, alors on ouvrait le déversoir à la digue de Gedallah, et
les eaux se rendaient dans le cours du Bahr Joussef, jusqu'aux
environs d'Alexandrie, si on le voulait ; on pouvait aussi en
laisser échapper par le pont d'Illaoun ; ainsi, de cette manière,
comme le dit Strabon, au moment du décroissement du Nil
l'eau sortait du lac par deux embouchures.
 
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