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IV PRÉFACE

Schweinfurth jointe au présent ouvrage, à 300 mètres au sud du temple de Médinet-Habou,
non loin des rives d'un petit étang. Il est à peu près certain que cet édifice fut bâti sur l'em-
placement d'un plus ancien sanctuaire de Thot, qui tombait en ruine à l'époque des Lagides.
En tout cas, les rares fragments avec inscriptions rapportés de Gabbànet-el-qéroud datent de
la XXVIe et même de la XVIIIe dynastie. Comme toute nécropole d'animaux sacrés implique
nécessairement l'existence, dans le voisinage, d'un sanctuaire où ces animaux étaient adorés
de leur vivant, il est évident que le sanctuaire de Thot existait dès la XVIIIe dynastie, c'est-
à-dire à l'époque de la plus haute splendeur de Thèbes.

Le dieu Thot porte, dans les inscriptions de ce sanctuaire, le titre particulier de
J _^T* î S A "^b> rwi (< Thot surnommé l'Ibis (habou), dieu grand, résidant
au milieu delà butte de Djaimi ». Cette butte de Djaimi, — à l'origine, la butte sur laquelle
devait s'élever plus tard le temple de Médinct-Habou, — a donné son nom à toute la partie
sud de la rive gauche de Thèbes et, bien des siècles après notre ère, les Coptes lui conservaient
encore le nom de 'Xhmi (Djêmi). Mais le souvenir nominal du sanctuaire de Thot a persisté
bien plus longtemps, puisqu'il dure toujours, car il est certain que les noms de Médinet-Habou,
« la ville d'Habou », et deBirket-Habou, « l'étang d'Habou » (au sud du temple), nous con-
servent le nom à?Habou, « l'Ibis », c'est-à-dire du dieu auquel étaient consacrés les cynocé-
phales de Gabbànet-el-qéroud.

Ainsi se trouve expliquée la présence de momies de cynocéphales non loin de Médinet-
Habou. Il serait plus long, et peut-être oiseux, de rechercher ici pourquoi, à côté de ces singes,
on a trouvé des statuettes d'Osiris emplies de sable et d'orge, et des restes de Sarcelles enfer-
més dans un pot. Je dirai pourtant, sans insister davantage, que la Sarcelle portait en égyptien
le nom de ZS J, ^* J ^> n^= , gabou, et qu'elle était consacrée au dieu 1^ J ^
Gabou, qui était à l'origine le dieu Sarcelle, comme Horus était le dieu Faucon.

Chacun des nombreux genres mentionnés dans la Faune momifiée pourrait donner lieu
à bien des observations mythologiques, archéologiques ou linguistiques. Mais je dois me res-
treindre, et je me bornerai, en limitant mon examen à deux ou trois genres, à indiquer briève-
ment tout l'intérêt que peuvent soulever certaines questions.

MM. Lortet e t Gaillard ont étudié un animal dont la momie était contenue à l'intérieur d'une
statue d'Anubis2. Tout égyptologue aurait annoncé d'avance : « Ce sera un chacal ». Il est, en
effet, admis sans conteste par tout le monde égyptologique, depuis Champollion, qu'Anubis est
un chacal. Les zoologistes, paraît-il (v. p. 249), auraient prédit : « Ce sera un renard ». Or,

1 F. Champollion, Notices descriptives, t. I, p. 604.

2 Les auteurs n'ont eu aucun renseignement sur le lieu de provenance de cette statue, ni sur sa date exacte, ni
sur le contenu des inscriptions qui la décorent. La chose est regrettable, car tout dieu-chacal n'est pas nécessaire-
ment un Anubis, et une momie animale très ancienne a plus de chances qu'une momie récente d'appartenir à
l'espèce sacrée authentique.
 
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