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FAUNE DE L'ANCIENNE EGYPTE

vase canope fermé par un couvercle, portant une tête de cynocéphale. Quelquefois, mais bien
plus rarement, il était représenté dans les monuments funéraires sous la forme d'un singe
cercopithèque à longue queue, peint en jaune. Les Egyptiens devaient élever fréquem-
ment des singes, soit chez les particuliers, soit dans les temples ou les enceintes sacrées. Les
momies de, c:'s animaux semblaient, jusqu'à ce jour cependant, très peu nombreuses, et ne se
trouvaient que dans certains musées d'Europe: au British Muséum, il y a deux squelettes
complets de Papio hamadryas et un de Cercopithecvs?, et dans le muséum de Stuttgardt,
un crâne de Papio hamadryas*. Deux momies de singes seulement se voient actuellement
dans les riches collections du musée du Caire. Elles ont été décrites plus haut, et sont
protégées par des sarcophages en bois, représentant des singes cynocéphales assis.

Malgré la rareté des momies de singes dans les musées, nous pensions bien qu'il devait se
trouver quelque part une nécropole réservée à leur ensevelissement. On citait Hermopolis,
près de Rodà, où cependant aucune fouille régulière n'avait été tentée.

Dans sa grande carte des montagnes thébaines, Wilkinson indiquait bien trois tombes
simiennes, tout au sud de ces collines rocheuses. Mais où pouvait bien se trouver cet empla-
ment, assez vaguement figuré, sur une carte souvent très incomplète et inexacte, surtout dans
sa partie sud? Après plusieurs jours de recherches et de sondages dans les nombreux ravins
situés au sud de la vallée des Reines, nous avons fini par découvrir la nécropole du dieu Thot
dans'un wady extrêmement sauvage, qui se trouve; tout au sud des rochers thébains, immédia-
tement avant la grande dépression, dans laquelle passe la route chamelière qui conduit de
Thèbes à Farchout. Cette vallée, des plus pittoresques, est bornée de chaque côté par d'énormes
falaises formées par des conglomérats probablement quaternaires (fig. 106). Dans ses parties
supérieures, elle est creusée dans le calcaire crétacé s'élevant à des hauteurs vertigineuses. En
explorant la base de ces rochers, j'ai trouvé quelques débris d'ossements de singes, qui m'ont,
prouvé que je devais être sur l'emplacement de la nécropole simienne de Thèbes. C'est là, en effet,
à la base de ces escarpements, que j'ai pu mettre au jour un grand nombre de tombes renfermant
des restes de singes cynocéphales. Ces fosses, creusées simplement dans les débris tombés delà
montagne, sont presque toutes peu profondes; à certaines époques, plusieurs d'entre elles ont
dû être envahies par les eaux, aussi les momies sont-elles souvent fortement altérées, ainsi
que les os qui sont devenus très friables. Cette; vallée, comme toutes celles des montagnes envi-
ronnantes, est à présent entièrement à soc, mais dans une haute, antiquité, il ne devait point en
être ainsi, car les énormes blocs roulés qui couvrent le fond du ravin indiquent que, bien sou-
vent, les eaux torrentielles pouvaient être très abondantes, et, devaient couler avec une grand»1
violence.

La plupart des tombes ont été préparées avec assez peu de, soins, creusées simplement à
un mètre ou deux de profondeur dans les débris pierreux. Quelquefois, les corps des singes
avaient (Hé renfermés dans de grossières caisses en bois, ou bien, dans des sarcophages construits
on briques crues; d'autres, enfin, étaient placés dans des cercueils quadrangulairos en terre
cuite. Nous avons trouvé quelques momies de singes, préparées avec plus de soins, entourées
de bandelettes antiseptiques et de bitume, placées accroupies dans de grandes jarres, et dispo-
sées à la manière des momies péruviennes. Ces jarres sont cylindriques et pourvues d'un cou-

1 Anderson et de Winton, Zoology of Egypt, Mammalia, Londcn, 1902.
 
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