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UNE STÈLE DE NECTANÉBO II
sanctuaire, il y monte couronné du diadème de la Basse
Egypte et il s'y installe à côté de sa mère Nît, puis il pro-
nonce un petit discours plein de reconnaissance pour les
bienfaits de la déesse. « Qu'on donne un dixième de l'or, de
» l'argent, du bois, des produits manufacturés, de toutes
» les choses qui sortent de la Méditerranée des Grecs, de
» tous les droits de péage que l'on compte à mon trésor dans
» la ville nommée Hounît, — ainsi qu'un dixième de l'or,
» de l'argent, de toutes les choses qui se trouvent dans Pa-
» marîti, qu'on appelle aussi Krati, sur la rive du canal
A
» Anou et que l'on compte à mon trésor, —- à la mainmorte
» de ma mère Nît pour la durée de l'éternité, en plus de ce
» qu'elle avait auparavant, afin qu'on en institue [une
» offrande d']un taureau, en nombre 1, d'un lot d'oies et de
» cinq mines de vin pour les offices de chaque jour. » Le
souverain ajoute qu'afin de commémorer cette donation, on
la gravera « sur cette stèle qu'on mettra dans Naukrati, sur
A
» la rive du canal Anou », la stèle même que le prince
Husséîn a découverte.
Il y aurait de longs développements à faire sur ce seul
passage du texte. Je me bornerai à relever deux faits pour
le moment. Le don royal est gagé sur deux villes du Delta.
La première est nommée ° ô> Hounît, et les péages
qu'on y percevait sur les produits venus des pays grecs par
la Méditerranée nous montrent que nous avons afïaire à une
cité de douane maritime, située sur la mer même ou au
voisinage immédiat de la mer. La seconde est appelée
[ l /vwws Pa-marîti, et surnommée une fois LJ_©
AWvVX
Karati, ailleurs ©U , © Naou-Karati. Il est difficile de ne
pas reconnaître sous cette dernière forme une transcription
du nom de Nauxpomç : les Égyptiens avaient décomposé, par
étymologie populaire, le mot grec qu'ils ne comprenaient
pas, en © 1 I „_^ © Naou-krati, la ville de Karati, ou de
Krati, puis en abrégé LJ © Karati, Krati. Ce Karati,
UNE STÈLE DE NECTANÉBO II
sanctuaire, il y monte couronné du diadème de la Basse
Egypte et il s'y installe à côté de sa mère Nît, puis il pro-
nonce un petit discours plein de reconnaissance pour les
bienfaits de la déesse. « Qu'on donne un dixième de l'or, de
» l'argent, du bois, des produits manufacturés, de toutes
» les choses qui sortent de la Méditerranée des Grecs, de
» tous les droits de péage que l'on compte à mon trésor dans
» la ville nommée Hounît, — ainsi qu'un dixième de l'or,
» de l'argent, de toutes les choses qui se trouvent dans Pa-
» marîti, qu'on appelle aussi Krati, sur la rive du canal
A
» Anou et que l'on compte à mon trésor, —- à la mainmorte
» de ma mère Nît pour la durée de l'éternité, en plus de ce
» qu'elle avait auparavant, afin qu'on en institue [une
» offrande d']un taureau, en nombre 1, d'un lot d'oies et de
» cinq mines de vin pour les offices de chaque jour. » Le
souverain ajoute qu'afin de commémorer cette donation, on
la gravera « sur cette stèle qu'on mettra dans Naukrati, sur
A
» la rive du canal Anou », la stèle même que le prince
Husséîn a découverte.
Il y aurait de longs développements à faire sur ce seul
passage du texte. Je me bornerai à relever deux faits pour
le moment. Le don royal est gagé sur deux villes du Delta.
La première est nommée ° ô> Hounît, et les péages
qu'on y percevait sur les produits venus des pays grecs par
la Méditerranée nous montrent que nous avons afïaire à une
cité de douane maritime, située sur la mer même ou au
voisinage immédiat de la mer. La seconde est appelée
[ l /vwws Pa-marîti, et surnommée une fois LJ_©
AWvVX
Karati, ailleurs ©U , © Naou-Karati. Il est difficile de ne
pas reconnaître sous cette dernière forme une transcription
du nom de Nauxpomç : les Égyptiens avaient décomposé, par
étymologie populaire, le mot grec qu'ils ne comprenaient
pas, en © 1 I „_^ © Naou-krati, la ville de Karati, ou de
Krati, puis en abrégé LJ © Karati, Krati. Ce Karati,