EN ASSYRIE
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tenues en respect par la crainte de ses armes et par les
garnisons échelonnées du Taurus à l'Elvend, mais leurs
mouvements perpétuels préoccupaient les hommes d'État
ninivites, et leurs intrigues ou leurs incursions suscitaient
des soulèvements parmi les tribus les plus récemment
domptées de l'Arménie ou de la Médie. Les rois profitaient
de leurs divisions pour opposer les unes aux autres et pour
les annuler l'une par l'autre, les Cimmériens par les Mèdes.
Kashtariti, qui avait fait sa soumission dans un temps,
mais qui avait bientôt repris la liberté de ses allures, était
l'un des plus remuants parmi leur chefs, et Asarhaddon
consulta plusieurs fois Shamash à propos de ses intentions.
Fallait-il lui déclarer la guerre et envoyer contre lui un
général expérimenté, dont le nom a disparu dans une
lacune1, ou bien, si on lui dépêchait un ambassadeur,
mettrait-il celui-ci à mort2? A un moment, il menaçait la
ville d'Oushîshî, et l'on craignait qu'il ne la forçât avant
l'arrivée d'une armée de secours 3 ; à un autre, il pressait
Kilmân de concert avec d'autres princes mannéens ou sapar-
diens \ Il écrivait à un roitelet mècle du nom de Mami-
tiarshou, et il lui proposait une alliance offensive et défen-
sive contre l'Assyrie5. Chacun de ces incidents était un
prétexte nouveau de consulter Shamash, et Shamash ne
manquait jamais de répondre à la requête par les signes
observés sur ses victimes. Les Scythes, en ce qui les con-
cernait, ne taillaient pas une besogne moindre aux prêtres
du dieu. Ils offraient leur alliance à l'Assyrie, mais avec des
conditions qui mettaient l'orgueil d'Asarhaddon à une rude
épreuve. Leur roi Partatoua, celui-là même dont Hérodote
1. Knudtzon, Assyrische Gebete, n° 4, p. 82-83.
2. Knudtzon, Assyrische Gebete, n° 3, p. 82, n8 9, p. 90-91.
3. Knudtzon, Assyrische Gebete, n° 6, p. 84.
4. Knudtzon, Assyrische Gebete, n° 11, p. 92-96.
5. Knudtzon, Assyrische Gebete, n° 2, p. 80-82.
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tenues en respect par la crainte de ses armes et par les
garnisons échelonnées du Taurus à l'Elvend, mais leurs
mouvements perpétuels préoccupaient les hommes d'État
ninivites, et leurs intrigues ou leurs incursions suscitaient
des soulèvements parmi les tribus les plus récemment
domptées de l'Arménie ou de la Médie. Les rois profitaient
de leurs divisions pour opposer les unes aux autres et pour
les annuler l'une par l'autre, les Cimmériens par les Mèdes.
Kashtariti, qui avait fait sa soumission dans un temps,
mais qui avait bientôt repris la liberté de ses allures, était
l'un des plus remuants parmi leur chefs, et Asarhaddon
consulta plusieurs fois Shamash à propos de ses intentions.
Fallait-il lui déclarer la guerre et envoyer contre lui un
général expérimenté, dont le nom a disparu dans une
lacune1, ou bien, si on lui dépêchait un ambassadeur,
mettrait-il celui-ci à mort2? A un moment, il menaçait la
ville d'Oushîshî, et l'on craignait qu'il ne la forçât avant
l'arrivée d'une armée de secours 3 ; à un autre, il pressait
Kilmân de concert avec d'autres princes mannéens ou sapar-
diens \ Il écrivait à un roitelet mècle du nom de Mami-
tiarshou, et il lui proposait une alliance offensive et défen-
sive contre l'Assyrie5. Chacun de ces incidents était un
prétexte nouveau de consulter Shamash, et Shamash ne
manquait jamais de répondre à la requête par les signes
observés sur ses victimes. Les Scythes, en ce qui les con-
cernait, ne taillaient pas une besogne moindre aux prêtres
du dieu. Ils offraient leur alliance à l'Assyrie, mais avec des
conditions qui mettaient l'orgueil d'Asarhaddon à une rude
épreuve. Leur roi Partatoua, celui-là même dont Hérodote
1. Knudtzon, Assyrische Gebete, n° 4, p. 82-83.
2. Knudtzon, Assyrische Gebete, n° 3, p. 82, n8 9, p. 90-91.
3. Knudtzon, Assyrische Gebete, n° 6, p. 84.
4. Knudtzon, Assyrische Gebete, n° 11, p. 92-96.
5. Knudtzon, Assyrische Gebete, n° 2, p. 80-82.