LES DIEUX EGYPTIENS. 169
expoie sur une baie à la dévotion publique. La statue est d un bon goût, &
apparemment faite à Rome.
111. Les figures de la planche suivante, sont tirées du voïage de M. Paul P L.
Lucas Tom. x. p. 12. & 13. Il les a dessinees, dit-il , sur les ruines d un temple L 1*
d’Isis situé au milieu du Delta. Elles représentent apparemment des ades de
religion : la plupart peuvent passer pour extraordinaires 5 même parmi celles
des Egyptiens, si differens dans leur théologie des autres nations. Le pre-
mier homme qu’on voit sur les rangs, paroît être un Prêtre qui tend les mains
comme demandant quelque chose aux dieux. Il porte un haut de chausse ou
quelque chose d’approchant. On ne peut pas bien distinguer si ce qu’il a
sur la tête sont des cheveux ou un bonnet. Les Hiéroglyphes d’après n ont
rien qui n’ait été vu souvent. L’homme qui est devant une tête d’Isis , porte
un ornement de tête fort extraordinaire : des cornes s’élèvent au-dessiis , telles
qu’on les voit sur plusieurs divinitez Egyptiennes. Ce qui avance devant le
front ressiemble à la trompe d’un Eléphant , qui dans les monumens Romains
& Grecs marque l’Afrique ·, mais qu’on ne voit gueres chez les anciens
Egyptiens. La tête dlsis qui est sur une pierre ou sur une base , est coësfée
extraordinairement. De sà coëfture s’élèvent deux bâtons terminez par un
croissant, deux équierres & un autre insiniment. Tout cela signifioit appa-
remment pour ceux qui étoient initiez aux mysteres.
L’homme qui tient un enfant, le présente à 1 homme assis qui sera appa-
remment Osiris, ôc l’enfant Orus son fils, dont la mere étoit Isis. Le fouet
que cet homme assis tient à la main , lemble prouver qu’il est Osiris , qu’on
voit souvent dans cette attitude. Osiris soleil tient un fouet pour animer les
chevaux atteliez à son char, sur lequel il fait sa cotirse journalière. Entre
l’homme qui tient l’enfant & Osiris, il y a des Hiéroglyphes dont la signi-
fication avoir sans douce quelque rapport à la chose repréientée. Ce qui peut
encore persuader que l’homme assis est Osiris, c’est qu’il y a derrière lui deux
hommes debout, ôe comme à sa suite, qui tiennent chacun un long bâton ter-
miné en haut par un oiseau qui n’est pas bien reconnoiisable, du moins sur
l’un des bâtons. Ils ont tous deux sur la tête l’ornement dlsis, qui est la sseur
mus. Deum esse potius crederem bail impositum
ut publico cultu honoraretur. Statua est periti ar-
tificis , & fortasse Romæ faéta.
III. Tabulæ sequentis figuræ ex itinere Pauli
Lucæ edudtæ sunt tomo i. p. i’. & 13. Illas , ut ait,
delineavit in ruderibus templi liîdis in medio Delta
siti. Verisimile autem est eas religionum quædam
sacra repræsentare. Earum maxima pars insolitæ
formæ sunt, etiamsi cum aliis Ægyptiacis schema-
tibus comparentur , quæ schemata a cæterarum
religionum schematibus longe differunt.Qui primus
visitur vir stans, sacerdos else putatur, qui manus
extendit , ac si aliquid a diis postulet. Braccas
gestat , live quidpiam braccis simile. Non potest
ita plene internoici utrum quod capite gestat pileus
sit, an capilli. Hieroglyphici cliaradteres sequentes
nihil habent non sæpe visum antea. Vir ille qui
ante caput Isidis stat, ornatum capitis habet por-
tentoium : ibi cornua eriguntur, qualia vidimus in
plurimis numinibus Ægyptiacisi, quod ante frontem
prodit proboscidem Elephanti refert : quæ pro-
boscis in monumentis Romanis atque Græcis Afri-
cam significat ; sed quæ rariilime observatur int-er
Tome II.
schemata Ægyptiaca. Caput Isidis quod supra pe-
tram vel supra basim locatur : ornatus capitis est
prorsus insolitus : hinc prodeunt baculi, quorum
duo in Lunam crescentem terminantur, alii
dram vel aliud instrumentum refçrunt. Hæc haud
dubie suam habebant significationem iis qui myste-
riis Ægyptiacis erant initiati.
Vir ille qui infantem tenet , illum alteri viro
sedenti porrigit : hic, ut videtur, Osiris erit, pueru-
lusqueOrus ejus filius, cujus mater Isis erat. Fla-
gellum quod manu tenet vir ille sedens , argumento
est vere esse Osiridem, qui cum ssagello sæpe visitur,
utpote qui Sol habeatur , ssagro equos currui suo
jundtos excitans , ut diurnum persiciat cursum.
Inter virum illum, qui infantem tenet, & Osiridem,
charadteres hieroglyphici sunt,quorum significatio,
ut credere est , rem quæ hic agitur spedlabat. Alio
etiam argumento suadetur ledentem virum Osiri-
dem esse , :quia nimirum pone illum duo viri sune ,
quasi Osiridi adstantes ejusque satellites , qui viri
hastam tenent ave superne terminatam , 'etsi avis
non sie apte efformata sit, saltem in uno , ut avem
dicere sine ullo dubio possis : hi capite gestant or-
expoie sur une baie à la dévotion publique. La statue est d un bon goût, &
apparemment faite à Rome.
111. Les figures de la planche suivante, sont tirées du voïage de M. Paul P L.
Lucas Tom. x. p. 12. & 13. Il les a dessinees, dit-il , sur les ruines d un temple L 1*
d’Isis situé au milieu du Delta. Elles représentent apparemment des ades de
religion : la plupart peuvent passer pour extraordinaires 5 même parmi celles
des Egyptiens, si differens dans leur théologie des autres nations. Le pre-
mier homme qu’on voit sur les rangs, paroît être un Prêtre qui tend les mains
comme demandant quelque chose aux dieux. Il porte un haut de chausse ou
quelque chose d’approchant. On ne peut pas bien distinguer si ce qu’il a
sur la tête sont des cheveux ou un bonnet. Les Hiéroglyphes d’après n ont
rien qui n’ait été vu souvent. L’homme qui est devant une tête d’Isis , porte
un ornement de tête fort extraordinaire : des cornes s’élèvent au-dessiis , telles
qu’on les voit sur plusieurs divinitez Egyptiennes. Ce qui avance devant le
front ressiemble à la trompe d’un Eléphant , qui dans les monumens Romains
& Grecs marque l’Afrique ·, mais qu’on ne voit gueres chez les anciens
Egyptiens. La tête dlsis qui est sur une pierre ou sur une base , est coësfée
extraordinairement. De sà coëfture s’élèvent deux bâtons terminez par un
croissant, deux équierres & un autre insiniment. Tout cela signifioit appa-
remment pour ceux qui étoient initiez aux mysteres.
L’homme qui tient un enfant, le présente à 1 homme assis qui sera appa-
remment Osiris, ôc l’enfant Orus son fils, dont la mere étoit Isis. Le fouet
que cet homme assis tient à la main , lemble prouver qu’il est Osiris , qu’on
voit souvent dans cette attitude. Osiris soleil tient un fouet pour animer les
chevaux atteliez à son char, sur lequel il fait sa cotirse journalière. Entre
l’homme qui tient l’enfant & Osiris, il y a des Hiéroglyphes dont la signi-
fication avoir sans douce quelque rapport à la chose repréientée. Ce qui peut
encore persuader que l’homme assis est Osiris, c’est qu’il y a derrière lui deux
hommes debout, ôe comme à sa suite, qui tiennent chacun un long bâton ter-
miné en haut par un oiseau qui n’est pas bien reconnoiisable, du moins sur
l’un des bâtons. Ils ont tous deux sur la tête l’ornement dlsis, qui est la sseur
mus. Deum esse potius crederem bail impositum
ut publico cultu honoraretur. Statua est periti ar-
tificis , & fortasse Romæ faéta.
III. Tabulæ sequentis figuræ ex itinere Pauli
Lucæ edudtæ sunt tomo i. p. i’. & 13. Illas , ut ait,
delineavit in ruderibus templi liîdis in medio Delta
siti. Verisimile autem est eas religionum quædam
sacra repræsentare. Earum maxima pars insolitæ
formæ sunt, etiamsi cum aliis Ægyptiacis schema-
tibus comparentur , quæ schemata a cæterarum
religionum schematibus longe differunt.Qui primus
visitur vir stans, sacerdos else putatur, qui manus
extendit , ac si aliquid a diis postulet. Braccas
gestat , live quidpiam braccis simile. Non potest
ita plene internoici utrum quod capite gestat pileus
sit, an capilli. Hieroglyphici cliaradteres sequentes
nihil habent non sæpe visum antea. Vir ille qui
ante caput Isidis stat, ornatum capitis habet por-
tentoium : ibi cornua eriguntur, qualia vidimus in
plurimis numinibus Ægyptiacisi, quod ante frontem
prodit proboscidem Elephanti refert : quæ pro-
boscis in monumentis Romanis atque Græcis Afri-
cam significat ; sed quæ rariilime observatur int-er
Tome II.
schemata Ægyptiaca. Caput Isidis quod supra pe-
tram vel supra basim locatur : ornatus capitis est
prorsus insolitus : hinc prodeunt baculi, quorum
duo in Lunam crescentem terminantur, alii
dram vel aliud instrumentum refçrunt. Hæc haud
dubie suam habebant significationem iis qui myste-
riis Ægyptiacis erant initiati.
Vir ille qui infantem tenet , illum alteri viro
sedenti porrigit : hic, ut videtur, Osiris erit, pueru-
lusqueOrus ejus filius, cujus mater Isis erat. Fla-
gellum quod manu tenet vir ille sedens , argumento
est vere esse Osiridem, qui cum ssagello sæpe visitur,
utpote qui Sol habeatur , ssagro equos currui suo
jundtos excitans , ut diurnum persiciat cursum.
Inter virum illum, qui infantem tenet, & Osiridem,
charadteres hieroglyphici sunt,quorum significatio,
ut credere est , rem quæ hic agitur spedlabat. Alio
etiam argumento suadetur ledentem virum Osiri-
dem esse , :quia nimirum pone illum duo viri sune ,
quasi Osiridi adstantes ejusque satellites , qui viri
hastam tenent ave superne terminatam , 'etsi avis
non sie apte efformata sit, saltem in uno , ut avem
dicere sine ullo dubio possis : hi capite gestant or-