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L’AMÉNAGEMENT DE LA CELLA

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et les travaux se sont terminés en 32. La cella est appelé une fois νάος17 (ce qui rend peu
probable la restitution de ce nom pour le thalamos principal) et deux fois hykV 18 .
Au sanctuaire tout entier (avec la cour et portiques) se rapportent les expressions
bt bl, « maison de Bel » 19, ht ’lhyhn, « maison de leur (sc. des Palmyréniens) dieux » 20,
enfin ιερόν21.
Une inscription trilingue 22 sur la colonne honorifique en place devant la porte du
théâtre nous fait connaître un personnage chargé de travaux au sanctuaire. D’après l’édition
de Cantineau, le Sénat et le Peuple ont élevé en 74 une statue à Hairan fils de Bônnâ dit
Rabb’el, msbth bbnyny [’]/[/;y5 ou : ’lhyhn] wrhym mdynth ; la partie correspondante du
grec donne κ[οσμητ]ήν εύσε[βή] και [φ]ιλόπατριν, « décorateur (d’après le courant sbt,
orner) dans les édifices des dieux et qui aime sa patrie », « décorateur pieux et qui aime
sa patrie ». La tournure palmyrénienne n’est cependant pas claire, car mot à mot il faut
traduire « son décorateur » (du Sénat ?). Ce serait donc un employé municipal. D’après
la remarque pertinente de J. Starcky 23 on peut également restituer bbnyny [b\l, « dans les
édifices de Bel ». Dans ce cas, la lacune de 3-4 lettres a du contenir un mot correspondant
à εύσε[βή] et pium, mais cette notion s’exprime en palmyrénien par dhl ’lhy’, « qui craint
les dieux », beaucoup trop long.
De toute façon, Hairan travaillait bien au temple de Bel : les prêtres de Bel lui ont
témoigné leur bienveillance par une statue honorifique dressée dans le sanctuaire en 56,
le 8 Nîsan 24. L’inscription a été probablement regravée lors de la construction du portique
sud, comme trois inscriptions voisines.
Nous connaissons aussi l’inscription de fondation du tombeau de ce Hairan, datée
de 52 25. La plaque trilingue de dimensions importantes devait orner la façade d’une
tour funéraire assez somptueuse (fig. 12). Etant donné les dates de ces trois inscriptions
(52, 56 et 74) il est peu probable que les activités de Hairan aient pu s’exercer déjà lors
de la construction de la cella. Cependant, il n’était pas architecte 26 mais « décorateur »,
sans doute chef d’une équipe de sculpteurs, vu l’importance que lui prêtent les inscriptions.
Rien ne prouve que le décor sculpté soit exactement contemporain des murs de l’édifice ;
nous avons vu que le mobilier en était postérieur. Je crois probable que Hairan était donc
responsable du programme iconographique du temple ou tout au moins des adjonctions
postérieures 27. Il vécut trop tôt pour pouvoir orner les portiques du péribole.
La terme bnyn signifie soit « édifice » soit « construction, action de bâtir ». Dans le
texte de 74 le pluriel bbnyny \b\l ou [’]/[/ty’] permet la traduction « dans les constructions
de [Bel] », ou « des [dieux] ». Cantineau l’a rendu par « édifices », mais on peut aussi
comprendre « chantiers ». Le mot revient dans d’autres inscriptions ; l’une dit bnyn dy
hykr dy bl, « la construction de la cella de Bel » 2S, l’autre présente la restitution probable
17 Inv. IX, 6.
18 Inv. IX, 1, 11.
19 Inv. IX, 25, Syria 17, 1936, pp. 277-282, Dunant, Baalshamin, pp. 61-63, n° 48.
20 Inv. IX, 8, 12 (pour la cella seulement).
21 Syria 17, 1936, pp. 278-282.
22 Syria 14, 1933, pp. 175-176.
23 Inv. X, p. 16.
24 Inv. IX, 20.
25 M. Rodinson, Syria 27, 1950, p. 137-142.
26 Cf. Inv. IX, 36, pour un architecte du dieu Bel.
27 Les chapiteaux de la cella étaient ciselés en bronze, mais l’artisan qui les avait exécutés ne saurait avoir
l’importance attribuée à Hairan.
28 Inv. IX, 11.
 
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