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Perrot, Georges; Guillaume, Edmond; Delbet, Jules
Exploration archéologique de la Galatie et de la Bithynie, d'une partie de la Mysie, de la Phrygie, de la Cappadoce et du Pont (Band 1) — Paris, 1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.4621#0211
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LES TOLISTOBOIENS.

Une vaste plaine inculte, couverte d'une herbe courte, sépare Tchifteler de Sivri-Hissar ■ on
compte sept heures de marche entre ces deux localités. Sivri-Hissar est dominé par la crête
aiguë et dentelée d'une montagne d'un aspect étrange où M. Texier a reconnu un soulèvement de
syénite; les flancs du rocher portent les restes d'un château qui devait être à peu près inaccessible,
mais qui ne pouvait abriter que bien peu de défenseurs, tant le roc est partout à pic et présente
peu de larges corniches et de surfaces planes. C'est ce château (le château de la pointe) qui
a donné son nom à la ville bâtie au pied de cette hauteur que l'on aperçoit d'une très-
grande distance. Sivri-Hissar est d'ailleurs une ville toute moderne, bâtie sous la domination
turque, et qui ne contient rien d'intéressant que quelques inscriptions apportées des ruines
voisines de Pessinunte. La situation de Pessinunte a été fixée par M. Texier, qui en a le pre-
mier reconnu les ruines , au hameau de Bala-Hissar , éloigné de Sivri-Hissar de trois heures
vers le sud. Ces ruines ont servi et servent encore de carrière aux habitants de Sivri-Hissar;
les paysans du hameau de Bala-Hissar n'ont guère d'autre occupation que de fouiller ce vaste
amas de décombres et d'en extraire les plus beaux blocs, les dalles les plus larges, pour les con-
duire , sur de grossiers chariots ou à dos d'âne, aux maçons et aux marbriers de Sivri-Hissar.
La ville moderne consomme et détruit ainsi pièce à pièce la ville ancienne ; heureusement qu'on
ne bâtit pas beaucoup à Sivri-Hissar, et que les Turcs et les Arméniens sont assez paresseux pour
ne pas se donner toujours la peine de tailler à nouveau les stèles qui leur servent de pierres tom-
bales. C'est ainsi que M. Mordtmann a pu copier dans le cimetière arménien les curieuses inscrip-
tions qui contiennent des fragments d'une correspondance entre les rois de Pergame et les grands-
prêtres de Cybèle à Pessinunte. Ces inscriptions ont été, toutes les quatre, retrouvées par nous à la
place même où les avait lues M. Mordtmann, et, si le temps nous a manqué pour les relever à nou-
veau (1), nous avons pu nous assurer, en comparant, pour une de ces pierres, le texte imprimé à
l'original, que les copies de M. Mordtmann avaient été soigneusement faites. Nous avons revu aussi
à Sivri-Hissar les nos 4081, 4086, 4087 et 4089 du Corpus, et les nos 2, 9, 11, 15 de M. Mordt-
mann. Le texte qu'a donné Pococke du n° 4087 est trop inexact en deux ou trois endroits, et a
surtout été trop arbitrairement corrigé par Franz, pour que nous ne croyions pas utile de donner
notre copie; l'inscription est encore bien conservée et très-lisible.

(1) Ce n'est qu'au moment où nous allions quitter la ville, et où nos chevaux nous attendaient, que nous avons pu
visiter ce cimetière ; ces textes sont assez importants pour mériter qu'un voyageur futur les vérifie de nouveau lettre par
lettre.
 
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