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Picart, Bernard [Editor]
Cérémonies Et Coutumes Religieuses De Tous Les Peuples Du Monde: Représentées par des Figures, dessinées & gravées par Bernard Picard, & autres habiles artistes. Ouvrage qui comprend l'histoire philosophique de la Religion des Nations des deux hémispheres ; telles que celle des Brames, des Peguans, des Chinois, des Japonois, des Thibetins, & celle des différens Peuples qui habitent l'Asie & les Isles de l'Archipélague Indien ; celle des Mexicains, des Péruviens des Brésiliens, des Groënlandois, des Lapons, des Caffres, de tous les peuples de la Nigritie, de l'Ethiopie & du Monomotapa ; celle des juifs, tant anciens que modernes, celle des musulmans & des différentes Sectes qui la composent ; enfin celle des Chrétiens & de cette multitude de branches dans lesquelles elle est subdivisée par une société de gens de lettres (Band 4): Superstitions De Tous Les Peuples Du Monde: Ou Tableau Philosophique Des erreurs & des foiblesses dans lesquelles les Superstitions, tant anciennes que modernes, ont précipité les hommes de la plupart des nations de la terre; Ouvrage suivi d'un Précis sur la Mere-Folle, sur les Bacchanales & les Orgies, sur le Spectacle satyrique des Grecs & des Romains, & sur l'Origine de l'Association des Francs-Maçons ... Suite Des Cérémonies Religieuses — Amsterdam, Paris, 1783

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https://doi.org/10.11588/diglit.9746#0076
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7o C Ê R E M O NIES
il les reconnoissbient pour les déesses, parce que, dit-on, c'est le scul
poirTon qui ait une sorte de voix. Les parses de l'Inde pensent bien au-
trement à l'égard de ces dernières ; car , au lieu de les adorer & de
leur faire quelques sacrifices ils ne manquent pas de consicrer tous les
ans un jour , par un principe de religion très-ancien chez eux , où tous
ceux de cette nation, hommes, femmes, enfans & vieillards, font un
meurtre solemnel de toutes les grenouilles qui peuvent tomber sous
leurs coups (i). Cette conduite me paroît d'autant plus sage , que cet
animal est très-dangereux à la santé publique, par le miasme qu'il ré-
pand dans les pays-chauds, où les marais delséchés permettent au soieil
de pomper librement leur poison.
Observez que quelques-uns des philosophes de l'antiquité , s'il n'a-
voient pas la foiblesse d'adorer des bêtes, comme la multitude, avoient
néanmoins une étrange idée de leur nature. On croit que Parmenides,
Empedocles , Démocrite & Anaxagore enseignoient que toutes les
bêtes sont douées d'intelligence. Virgile , convaincu du systême de
lame universelle, pensoit comme eux sur ce point. Plusieurs personnes,
dit-il, résséchisîant sur la conduite des abeilles , sur leurs travaux & leur
prudence , ont cru qu elles étoient douées d'un esprit divin , & qu'elles
faisoient partie de l'intelligence suprême.
Ht quidam Jignls, atque exempta secutl,
Ejje apibus partent divinte mentis , & haujîus
^SZthcrios dix ère. . ..........
Arnobe & Laétance, quoique fort attachés à la religion chrétienne
dont ils étoient les défenseurs , bien loin de penser comme S. Augustin
& Descartes, sur l'ame des bêtes dont ils ne faisoient que des automates,
la regardoient comme de la même nature que celle de l'homme ; Se la
seule disférence, sélon eux , qui distinguoit ces deux substances , disfé-
rence purement accidentelle & de peu de considération , consistoit dans
les organes des corps qu'elles animoient. De manière que la supériorité
de celle de l'homme , qu'ils étoient obligés de reconnoître pendant le
tems que duroit l'hypostase , ne tiroit son origine que de la délicatesse

^i) J'ai lieu de croire que ce jour est le cinquième du mois isphendarmaz, qui correspondoit
anciennement à notre mois de Juin ; car on sait que les perses étoient dans l'usage de saire cer-
tains enchantemens ce jour-là , pour chasser les seorpions & les autres animaux venimeux de leur
pays.
 
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