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Société Archéologique, Historique et Géographique du Département de Constantine [Hrsg.]
Recueil des notices et mémoires de la Société Archéologique, Historique et Géographique du Département de Constantine — Sér. 5,13=56.1925

DOI Artikel:
Robert, Achille: Fêtes religieuses et pratiques musulmanes
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https://doi.org/10.11588/diglit.13136#0057
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leurs bijoux et aussi leurs personnes; elles recher-
cheront les rares fleurs précoces qui commencent à
éclore, les Khenounat-en-Nebi (morve du Prophète,
Narcisse). Elles attireront ainsi les regards malicieux
des flâneurs qui, en les voyant passer, diront à demi
voix :

Nououar fi dououar
Ou el hamimich fi diar

Les Heurs sont dans les douars

Et le fard (des joues) est dans les maisons.

Puis, vers quatre ou cinq heures de l'après-midi,
toutes les promeneuses rentrent un peu fatiguées,
mais heureuses néanmoins d'avoir ressenti les effets
du bon soleil, d'avoir rencontré le Printemps (Tlaquao
er Rebia), d'avoir paradé, en faisant résonner leurs
Khelakhals en marchant, et montrant orgueilleuse-
ment leurs lourds bijoux d'argent.

Dans les douars, la Fête du Printemps se borne à
une promenade à pied; les femmes, les enfants, se ren-
dent dans les champs, au bord des rivières et le plus
loin possible de leur demeure, car Tlaquao er Rebia
est le seul jour pendant lequel les femmes jouissent
d'un peu de liberté sans être surveillées par leurs
maris qui paraissent, ce jour-là, se désintéresser de la
fête printanière.

Aussi, il faut voir avec quelle joie les femmes arabes
se parent de leurs beaux vêtements, de leurs bijoux,
avec quel plaisir elles se parfument outre mesure et se
noircissent les paupières et les sourcils de Koheul Me-
guettare (sulfure d'antimoine parfumée); c'est qu'elles
ont la perspective de pouvoir s'écarter, évitant les
regards indiscrets et causer, mimauder un instant avec
 
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