leur Habib (ami) qui, averti la veille par une Adjouza
(vieille femme) complaisante, attend patiemment,
caché dans une touffe de laurier rose, Tlaquao er
Rebia, la rencontre du Printemps !
Si la conversation n'a pu avoir lieu pour une cause
ou pour une autre, le Habib ne manquera pas de ma-
nifester son sentiment par une imperceptible Remza
(clignement d'œil), ou encore par le signe admiratif
conventionnel qui consiste à passer sa main sur le
visage de haut en bas, de joindre les doigts sous le
menton et à retrousser sa moustache; ce geste équi-
vaut à une déclaration d'amour et la femme arabe à
qui il s'adresse est toute heureuse.
Les femmes, les jeunes filles arabes, recherchent
bien des fleurs précoces, des Guernina (artichauts sau-
vages), des Guerine Djedi (corne de chevreaux, Fuma-
ria Capreolata), mais elles exécutent cette petite cor-
vée sans conviction ni bonne volonté, et toutes leurs
pensées, tous leurs regards sont dirigés, tendus, vers
un idéal plus poétique espérant que le hasard leur per-
mettra bien d'entrevoir, ne serait-ce qu'un instant, la
silhouette désirée d'un élégant cavalier!
Quelle est l'origine de la fête musulmane du Prin-
temps? Est-ce la continuation de la tradition de la
Fête de la Jeunesse à l'époque païenne, est-ce plutôt
la survivance des Fêtes Eleusiennes de la période
polythéiste grecque ou latine, au cours desquelles la
déesse Cérès, qui présidait à la moisson, était fêtée?
Nous penchons pour cette dernière hypothèse eu
raison des remarquables empreintes laissées dans ce
pays par la civilisation romaine, empreintes consta-
tées par plusieurs archéologues et en particulier par
(vieille femme) complaisante, attend patiemment,
caché dans une touffe de laurier rose, Tlaquao er
Rebia, la rencontre du Printemps !
Si la conversation n'a pu avoir lieu pour une cause
ou pour une autre, le Habib ne manquera pas de ma-
nifester son sentiment par une imperceptible Remza
(clignement d'œil), ou encore par le signe admiratif
conventionnel qui consiste à passer sa main sur le
visage de haut en bas, de joindre les doigts sous le
menton et à retrousser sa moustache; ce geste équi-
vaut à une déclaration d'amour et la femme arabe à
qui il s'adresse est toute heureuse.
Les femmes, les jeunes filles arabes, recherchent
bien des fleurs précoces, des Guernina (artichauts sau-
vages), des Guerine Djedi (corne de chevreaux, Fuma-
ria Capreolata), mais elles exécutent cette petite cor-
vée sans conviction ni bonne volonté, et toutes leurs
pensées, tous leurs regards sont dirigés, tendus, vers
un idéal plus poétique espérant que le hasard leur per-
mettra bien d'entrevoir, ne serait-ce qu'un instant, la
silhouette désirée d'un élégant cavalier!
Quelle est l'origine de la fête musulmane du Prin-
temps? Est-ce la continuation de la tradition de la
Fête de la Jeunesse à l'époque païenne, est-ce plutôt
la survivance des Fêtes Eleusiennes de la période
polythéiste grecque ou latine, au cours desquelles la
déesse Cérès, qui présidait à la moisson, était fêtée?
Nous penchons pour cette dernière hypothèse eu
raison des remarquables empreintes laissées dans ce
pays par la civilisation romaine, empreintes consta-
tées par plusieurs archéologues et en particulier par