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Revue égyptologique — 9.1900

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Nr. 1-4
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Revillout, Eugène: Le monument de Chabas
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Revillout, Eugène: Les congrès
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https://doi.org/10.11588/diglit.11060#0089
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Le monument de Chabas.

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leurs professions, leurs préoccupations et leurs familles, il les accompagnait au dehors dans leurs voyages
jusque dans les pays voisins décrits par eux, ou, au contraire, nous dépeignait avec une grande énergie
de couleur ce que devenait l'étranger chez eux, l'Hébreu, par exemple.

Je sais bien qu'on a contesté son identification des Aperiu et des Hébreux. Elle ne m'en paraît pas
moins certaine, mais en l'entendant, comme Chabas lui-même, non pas des seuls Israélites dont Moïse —
Chabas et de Kougé l'ont démontré et une inscription récemment découverte le prouve — a fait l'Exode
sous Ménôphta, mais aussi de leurs frères de race, comme eux du pays d'au-delà, c'est-à-dire Hébreux, alors
même que souvent ne descendant pas de Jacob.

Bien que Chabas ne m'ait jamais donné de leçons directes, et qu'au point de la formation égypto-
logique je ne me rattache qu'à de Rougé, je tiens à proclamer bien haut que pour tout cela, par ses écrits,
Chabas fut véritablement mon maître. Il applaudit du reste à mes études, ses livres en font foi, et quand
j'eus entrepris les vastes publications démotiques qui occupèrent une grande partie de ma vie, il leur rendit
publiquement témoignage. Je tiens à en exprimer encore une fois à sa mémoire toute ma reconnaissance.

Chabas, voyant alors combien le démotique, par les contrats et les documents juridiques qu'il nous
a conservés et qui étaient restés jusqu'alors lettre morte, pourrait être une mine précieuse pour l'histoire
des institutions et du droit, fut pris d'une curiosité insatiable et, me considérant comme le principal
spécialiste, entreprit à ce sujet avec moi une volumineuse correspondance que la mort est venue seule
interrompre. Sans se lasser jamais, il voulait que nous puissions causer plus à l'aise encore. Non seulement
il vint me voir deux fois à Paris, mais il fut convenu qu'il passerait dans ma maison un mois à Luxeuil
et qu'à mon tour j'irais passer un mois à Châlon — où j'étais du reste déjà allé le voir aussi. Hélas! ce
fut le jour même où je l'attendais à la voiture qu'on me remit une lettre de son frère m'avertissant de sa
première atteinte d'aphasie qui rendait le voyage impossible, pensait-on.

Mais je me laisse trop entraîner par des souvenirs personnels et il faut que je finisse cette impro-
visation dont la forme si peu littéraire vous aura peut-être déjà fatigués. Je ne veux pourtant pas quitter
cette tribune sans avoir parlé non plus seulement du savant linguiste et de l'économiste, mais aussi de
l'homme lui-même.

On en a beaucoup médit. Et cependant Chabas était un homme aimable, un homme de cœur, un
homme spirituel. Mais c'était aussi — comme tous ceux qui ont beaucoup travaillé, dont le labeur acharné
est devenu la vie, non seulement de chaque jour, mais de chaque heure et de chaque minute — un homme
nerveux.

Labor, telle était sa dôvise que je lui ai depuis à moitié empruntée. Est-ce notre faute, si cet épuise-
ment continuel du cerveau nous a rendu plus irritables? Ce n'est pas à dire qu'il y ait là-dessous de la
haine. Chabas l'a bien prouvé en rendant souvent à de Eougé, parfois attaqué par lui sur quelques détails,
une justice éclatante. Maspero lui-même pourrait trouver dans ses écrits bien des passages élogieux, fort
mérités du reste. Il en est ainsi des autres.

Ce qu'il y a de vrai dans la légende de son mauvais caractère, le voici :

Il avait un réel sentiment de sa force, le culte de l'exactitude en toutes choses, tant dans le passé que
dans le présent, le tout joint à une certaine nervosité qui est le propre de tous les enragés de notre espèce.

Dans de telles conditions il était dangereux de le combattre et plus dangereux encore d'être com-
battu par lui.

Mais, en revanche, personne n'a été un ami plus fidèle et un meilleur père de famille. Je crois en
cela n'être démenti par personne.

LES CONGEÈS.

La mode est aux congrès et, ce qui n'est pas notre habitude, pour cela nous félicitons
la mode. Rien de plus utile que les congrès, si ce n'est pour les progrès bien nets de la
science, progrès assurés plutôt par les publications spéciales — du moins pour établir entre
les savants des relations plus cordiales et plus intimes.

Rien n'a manqué à ce point de vue dans le congrès de Rome, en ce qui concerne

la section d'égyptologie dont j'avais été seul élu président, dans le principe avec mon

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