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Revue égyptologique — 10.1902

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Nr. 1-4
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Loret, Victor: Les enseignes militaires des tribus et les symboles hiéroglyphiques des divinités
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https://doi.org/10.11588/diglit.11581#0107
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Les enseignes militaires des tribus, etc.

1)9

De même que le dieu Thot, la déesse Hathor vit la tribu qui l'adorait constituer tout
un nome (le VII0 de la Haute-Egypte), puis déborder dans le nome voisin, le VIe, et y
jouer un rôle prépondérant. L'emblème d'Hatlior, — un visage de femme portant les oreilles
et les cornes de quelque espèce d'antilope,1 — est souvent représenté à l'extrémité des
enseignes d'une tribu primitive.2 Cet emblème se modifia légèrement dans la suite et prit
la forme du sistre, |!,3 instrument symbolique d'Hathor qui figure dans le nom du VIF nome
de la Haute-Égypte, f . Le nome voisin, L^J, qui reçut le trop-plein du nome hathorien,
oublia bientôt la divinité de la tribu qui avaït donné son nom au nome et consacra
sa capitale, aujourd'hui Dendérah, à la déesse Hathor.

La forme y_^- donnée très souvent aux miroirs semble rappeler l'existence d'une tribu
dont le disque solaire était l'emblème. Et, en fait, non seulement il est parlé dans certain
texte du «disque solaire sur son enseigne», oM ^ "vx^V ^ ,4 mais encore cette enseigne

surmontée du disque est plusieurs fois représentée sur des vases archaïques.5 Il est probable
que c'est cette tribu du Disque qui, incorporée dans le XIIIe nome de la Basse-Egypte avec
la tribu J \ dont le nome prit le nom, imposa son dieu à tout le nome et fonda ce culte
solaire d'Héliopolis dont le succès fut si rapide et si considérable par toute l'Egypte.

Le dieu , du parti de Set,0 est très souvent nommé dans les textes; le dieu ;=^p,
qui est peut-être le même que le dieu jjj,7 est quelquefois mentionné. Ce sont là, bien
certainement, les étendards de tribus primitives qui, à part les noms de leurs dieux, ont
laissé si peu de souvenir que nous ne savons même plus dans quels nomes les ranger.8

Enfin, même en dehors des noms de divinités, certaines tribus ont laissé des traces
dans plusieurs signes de récriture hiéroglyphique. C'est ainsi que le signe de l'ouest ^ et
celui de l'est sont certainement d'anciens étendards de tribus. L'étendard de l'est avec
les deux banderolles flottant d'un côté, est représenté, tenu entre les mains d'un personnage
armé, dans une scène de chasse au désert gravée sur une palette de schiste d'époque ar-
chaïque.9 Sur la même palette sont figurés deux personnages portant l'étendard

1 Une représentation archaïque de l'emblème d'Hathor (F. Pétrie, The royal tomba of the first dynasty,
1.1, pl. XXVII, 71) nous montre bien que la déesse ne porte pas des cornes de vache, comme on le croit
généralement, mais des cornes annelées, très longues, et fortement recourbées à l'extrémité, comme celles
de la gazelle ou du bouquetin.

2 Par exemple sur un vase trouvé à Abydos (J. de Morgax, Recherches sur les origines de V Egypte :
l âge de la pierre et les métaux, pl. X, 2 a—h).

8 Le sistre ^ ne diffère du visage archaïque d'Hathor que par l'édifice rectangulaire qui se trouve
msere entre les deux cornes et qui présente probablement quelque rapport avec le nom primitif de la
déesse, Q « édifice du visage », devenu plus tard, à la suite de spéculations sacerdotales, n^3> «édifice
d'Horus l'Épervier».

4 L. D. VI, 115, cité par Devéria dans Sec I, 16.

5 J. de Morgan, loc. cit., ppl. IX, 3 et X, 1.

6 Le nom de ce dieu est Babi. Athénée (XV, 25) le nomme Babys : Bâ(3uç, o; ion Tuçcôv, et Phttarque,
qui le nomme Be^v, y voit tantôt un satellite de Set (his et Osiris, -19), tantôt Set lui-même (ibid., 62).

' L. D. II, 74; Mar., Mast., 96.

8 Le dieu v dj\ est pourtant mis une fois en rapport avec la nécropole du nome héracléopolite, le
XXe de la Haute-Égypte (Todt., XVIII, 30).

9 F. Legge, The carved slates from Hieraconpolis and elsewhere (Proceed. of the Soc. of Bibl. Archœol.,
t. XXII, 1900, p. 130 et ppl. II, IX).

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