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Revue égyptologique — 10.1902

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Nr. 1-4
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Livres et revues
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https://doi.org/10.11588/diglit.11581#0199
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Livres et revues.

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papyrus, tantôt sous le phonétique t'uf, tantôt et le plus souvent sous le phonétique ut, absolument
comme les décrets trilingues. Les mêmes entretiens nous disent aussi, d'une part, que le papyrus ut

J = = J^<^;> l''ta't 'c scePtre 1ui se trouve entre les mains des déesses, d'une autre part,

que le papyrus ut était la plante comestible par excellence — renseignement tout à fait conforme à celui de
Diodore, qui fait du tubercule du papyrus cuit sous la cendre, comme les pommes de terre maintenant,
le principal aliment des Égyptiens, d'une autre part enfin, qu'il pousse dans l'eau, c'est-à-dire particulière-
ment dans les marais de la Basse-Egypte.

L'autre collaborateur habituel du Sphynx ou plutôt le directeur do ce journal nous intéresse beau-
coup par toutes les productions sortant de sa plume. Il y a des points où souvent nous ne sommes pas
d'accord. Nous avons même eu parfois des commencements de polémique, mais j'ai toujours eu la plus
grande estime pour le savant consciencieux, qu'est Piehl,. Je me souviens qu'une de nos discussions
épistolaires a eu lieu relativement à Maspero . . . qui depuis . . . Mais alors Piehl avait pour lui une
estime, bien diminuée dans la suite. Actuellement Maspero est attaqué un peu partout dans le Sphynx;
et disons-le, au point de vue de la science et de la philologie pure, Piehl a partout raison. Tout au
plus pourrait-on lui reprocher certaine énergie de langage qu'on a reprochée à Chabas et à moi-même
— reproche particulièrement mérité dans le cas actuel. Ce reproche, nous ne le ferons pas, quand Piehl
s'adresse à des jeunes gens, tels que Chassinat et Benedite, dont l'audace à son égard — à l'égard
d'un des maîtres de la science, — a peut-être été un peu grande. Dans tous les cas, le châtiment ne s'est
pas fait attendre. On peut le constater dans certains articles bibliographiques, comme aussi dans les sept
séries de cinquante mots à supprimer du dictionnaire hiéroglyphique, bien que se trouvant dans l'Edfou
de Chassinat. Parmi les articles originaux remarquables de Piehl, nous citerons — outre ceux dont nous
venons de parler — ses articles sur quelques passages du papyrus Westcar, dans lesquels il corrige ou
modifie ou commente certains points du beau travail d'EsMAN, ses «Notes sur la lexicographie égyp-
tienne», son «Pronom suffixe féminin de la première personne du singulier» — curieuse découverte qu'il
s'agit de vérifier pour tous les textes. Selon lui, ^ se lit a (J^j et ^fj se lit t (c). Il faut noter que,
dans tous les cas, cette distinction entre la première personne féminine et la première personne mascu-
line n'existait pas plus en déniotique qu'en copte. On lisait alors d'ordinaire t en démotique de l'époque
basse. A l'époque plus ancienne, dans le démotique archaïque, nous avons encore des preuves de la lec-
ture a. Mais d'ordinaire l'affixe de la première personne est purement et simplement supprimé, comme on
l'a remarqué aussi dans les hiéroglyphes d'époque saïte. Une autre étude sur quelques formes pronominales

en égyptien est aussi à consulter. 11 s'agit des pronoms ct ^j-lj-! parfois employés simultanément

dans la même phrase, et pour lesquels Piehl a beaucoup mieux spécifié le sens que Maspeho. Je suis
d'accord avec Piehl sur la prononciation I I nen pour les anciennes époques, comme pour la pronon-
ciation nennu de ^_ -Sa3- :iux mêmes périodes. Mais il faut reconnaître que ce mot transcrit en domotique

•2_,"S>)3<^, et 2~:l ^ 'll a'ors comme en copte. Le papyrus démotique à transcriptions grecques de
Londres, déjà cité dans cette Bévue, prouve à bien des reprises la chose. Maspeho a donc raison quand
il soutient comme possible cette transcription donnée par le copte. Mais c'est là affaire d'époque, se rappor-
tant à un changement dans la langue parlée. Semblablement dès l'époque ptolémaïque les contrats bilingues

prouvent la prononciation mot (comme en copte) du mot ^fi = ^^^j^ 011 Jjjj^ *~'u'a nelnPêche
pas d'admettre les lectures antiques données formellement par les lettres aux époques antiques. De même,
dans le papyrus bilingue de Londres cité par nous tout-à-l'heure et qui nous a fourni la prononciation iia-t,
le signe ^«=> aa a trois prononciations distinctes : 1° 11 se prononce et est transcrit aa ou o> quand il
s'agit du mot «grand» et il sert même à rendre ce son a dans les transcriptions démotiques. Sous
ce rapport, la lecture aa de de Rocgé est d'autant plus incontestable, pour <-=■ aa, que quand il y a
simplement v=—n (cj); le texte grec transcrit simplement & et que, d'une autre part, le mot
naaaf, sans cesse employé, représente certainement le copte ene^q.1 2° Il se prononce ito (copte ito) pour
le mot ,2^^?, désignant l'âne. 3° Il se prononce ci (copte eio.a.u-) pour le mot ^T^i désignant le lin.
On voit par cet exemple, auquel je pourrais joindre un grand nombre d'autres, cités par moi dans mes
cours, que la prononciation primitive a changé aux basses époques selon les mots, c'est-à-dire selon les

transformations opérées dans la langue parlée pour ces mots. La chose est allée si loin que le mot ^>2.|3
Jj^gp emSesma «beaucoup» s'est prononcé en démotique mate et a reçu souvent les compléments pho-

1 Cet h suffixe adjectival se trouvant même parfois en hiéroglyphes a donné à Lepage Kenouf son idée singulière sur la pro-
nonciation du syllabique
 
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