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Rocznik Historii Sztuki — 8.1970

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II. Z zagadnień sztuki polskiej
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Dąb-Kalinowska, Barbara: Malowidła ścienne z XIV w. w Olkuszu
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https://doi.org/10.11588/diglit.13396#0146
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BARBARA DĄB-KALINOWSKA

Quant aux peintures du côté nord du choeur, elles sont divisées en 2 sections comprenant chacune 8 scènes. La section
supérieure offre une représentation de 7 actes de charité, la scène 8 montrant le Christ attendant à la porte de Jérusalem tous ceux
qui vivent dans la vertu. Le secteur inférieur correspondant évoque 7 péchés capitaux et se termine sur une représentation de la
gueule de Léviathan — porte de l'enfer. C'est qu'au XIVe siècle la plupart des représentations des actes de charité et des péchés
se fondent en un tout organique avec celle du Jugement Dernier. Tout au long du XIVe siècle ce thème se généralisa à un point
tel qu'il se substitua à presque toutes les allégories plus anciennes du thème. C'est en France et en Angleterre que s'est conservé
le plus grand nombre de représentations de ce thème. Les seuls ensembles de peintures murales offrant un schéma analogue
à celui des peintures d'Olkusz sont deux ouvrages picturaux datant d'environ 1385, conservés à Lewocza (Slovaquie), à l'église
Saint Jacques et dans celle des Frères Minours (vers 1390). Les schémas iconographiques de ces trois ensembles offrent tant de
traits communs qu'il est permis d'émettre l'hypothèse sur l'existence d'un ouvrage de miniature — archétype commun à tous
les trois — ce qui est d'autant plus probable que le compartimentage propre aux miniatures offrant une représentation du thème
se retrouve aux peintures murales d'Olkusz et de Lewocza. La thèse sur l'existence d'un tel archétype se voit confirmée par la
miniature d'un psautier datant du début du XIVe siècle, conservé à la Bibliothèque Nationale à Paris (ms, lat. 8846, fol. 156v)
représentant les actes de charité.

Les peintures murales d'Olkusz comportent toute une série d'éléments qui les unissent en ce qui concerne leur contenu;
il s'agit principalement de Misericordia, Misericordia Domini qui se rattache au Psaume 88,1, 88, 39, qui contient la vision du Christ
douloureux, méprisé et abandonné, vision qui à plusieurs reprises fait appel à la notion de miséricorde. La disposition des mains
du Christ (la main droite recouvrant la main gauche) exprime la victoire de l'élément supérieur symbolisé par le côté droit,
sur l'élément inférieur symbolisé par le côté gauche, ce qui trouve une analogie dans les nombreuses représentations du Jugement
dernier où les sauvés prenaient place à la droite du Christ alors que les damnés se tenaient à sa gauche. La série des actes de cha-
rité aboutissant à la représentation du Christ aux portes de Jérusalem, celle des péchés se terminant par la vision de l'enfer,
expriment l'idée de récompense et de châtiment pour la vie d'ici-bas et symbolisent ainsi le Jugement dernier.

Les peintures d'Olkusz se laissent qualifier d'homogènes quant à leur style; il semble qu'elles soient l'oeuvre d'un seul
peintre. Plusieurs éléments en témoignent: une technique d'exécution et une gamme de couleurs communes, des affinités pro-
fondes de composition d'ensemble et de représentation des personnages, de leur mouvement, des proportions de leurs corps
avec des têtes excessivement petites, de leurs silhouettes sveltes et élancées, le goût enfin des portraits de trois quarts. Les peintures
d'Olkusz se caractérisent par un contour très net qui est pour le peintre le moyen d'expression fondamental, la couleur lui étant
totalement subordonnée ne faisant que remplir les surfaces particulières circonscrites par des lignes douces d'un tracé circulaire.
Les plis de vêtements réduits aux plus importants descendent harmonieusement le long du corps ; l'absence de plis horizontaux
est presque totale. L'auteur des peintures d'Olkusz évite des compositions statiques; tous les personnages sont montrés dans
le mouvement ce qui est le plus apparent dans la représentation des péchés.

Malgré le schéma iconographique qui la rapproche des peintures de Lewocza, la polychromie d'Olkusz en diffère par
le style; elle ne trouve pas non plus d'analogies dans la peinture murale polonaise. Il semble que la peinture du Tyrol allemand
soit la seule à laquelle on puisse rapporter les caractéristiques stylistiques essentielles des peintures d'Olkusz. En effet, l'on distingue
au Tyrol un groupe de peintures murales datant du milieu du XIVe siècle et offrant des traits stylistiques particuliers. Comme
à Olkusz, la caractéristique essentielle de cette peinture est son linéarisme, l'emploi de la couleur comme d'un élément de rem-
plissage des surfaces circonscrites par le contour, la manière de disposer les personnages (de trois quarts) et l'arrangement harmo-
nieux des plis. Parmi les peintures tyroliennes les plus proches de la polychromie d'Olkusz sont celles du monastère des franciscains
de Bozen. Une analyse du style des peintures d'Olkusz, des costumes des personnages qui les peuplent et des rapports sty-
listiques qu'elles présentent avec celles de Bozen permettent de situer leur création entre le 3e et le dernier quart du XIVe siècle.
 
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