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Wiatrzyk, Agnieszka: Les strates d'un palimpseste - entre Leon Battista Alberti et l'architecture venitienne de la première renaissance
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.14577#0066
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AGNIESZKA WIATRZYK
3. Venise, Santa Maria dei Miracoli, intérieur
différentes parties à Lombardo ou à Codussi101. Toutefois, on considère aujourd'hui que le dessin général de
la façade fut de la main de Pietro Lombardo102.
L'articulation bien élaborée de la façade, qui se prolonge jusqu'à la façade de l'église San Giovanni
e Paolo, s'inscrit dans la tradition de l'architecture vénitienne de l'époque. Deux étages qui la constituent
sont composés de six travées, couronnées par des surélévations. Verticalement, on peut distinguer deux par-
ties principales : gauche, parfaitement symétrique et plus élevée, qui abrite l'entrée principale en arcade, et
droite, plus basse, où s'ouvre une autre entrée. Caractérisées par un axe vertical, les deux témoignent d'une
organisation autonome, unifiées par un entablement à ressauts, dont la frise est ornée de bas-reliefs. L'entrée
principale se distingue par une triple surélévation dominée par la surélévation de ta travée centrale, plus
haute. En revanche, les frontons de la partie latérale sont presque identiques.
Les détails de l'ordre soulignent cette distinction. La partie principale est articulée à gauche par des
pilastres corinthiens. Au rez-de-chaussée, deux colonnes du même ordre, adossées, sont placées sur des hauts
piédestaux et accentuent le portail ; elles supportent des ressauts d'entablement sur lesquels s'élève un fron-
ton cintré, pénétrant dans le premier étage. Un entablement repose sur ces deux supports verticaux, sur toute
la longueur de la façade, couronnée par une archivolte pénétrant au deuxième niveau. Deux travées remplies
par des bas-reliefs avec des trompe-l'œil architecturaux sont aménagées de part et d'autre du portail. Au-
dessous du premier étage se trouve un entablement tripartite, dépourvu de bas-reliefs. La porte principale est
encadrée par un arc en plein-cintre sur une paire des pilastres corinthiens. La travée centrale du deuxième
étage reste pratiquement vide, seul le tympan du portail occupe la partie inférieure. Les espaces des travées
latérales sont occupées par des fenêtres en plein cintre, couronnées par des frontons curvilignes, soutenus
par un faisceau de supports, composés d'une colonne adossée et des pilastres. Les ressauts dans l'entable-
ment assurent la continuité verticale de la composition. La partie supérieure se compose des trois baies selon
un trias : à la plus grande au milieu s'adossent deux autres plus petites. La baie centrale est partagée en deux
petits étages ; au milieu de sa partie inférieure, une sculpture de lion ailé est posée sur une corniche soutenue
101 II faut y ajouter que certains attribuent la décoration sculpturale de la façade au fils de Pietro - Tullio Lombardo, voir :
Stedman Sheard, op. ch., p. 153-176 ; M. Ceriana, La scultura veneziana al tempo di Giorgione, [in :] Da Bellini
a Veronese..., p. 253-299 (voir note 73).
102 L'analyse des documents d'archives supportant cette thèse a été effectuée par G о y, Building Renaissance..., p. 198.
AGNIESZKA WIATRZYK
3. Venise, Santa Maria dei Miracoli, intérieur
différentes parties à Lombardo ou à Codussi101. Toutefois, on considère aujourd'hui que le dessin général de
la façade fut de la main de Pietro Lombardo102.
L'articulation bien élaborée de la façade, qui se prolonge jusqu'à la façade de l'église San Giovanni
e Paolo, s'inscrit dans la tradition de l'architecture vénitienne de l'époque. Deux étages qui la constituent
sont composés de six travées, couronnées par des surélévations. Verticalement, on peut distinguer deux par-
ties principales : gauche, parfaitement symétrique et plus élevée, qui abrite l'entrée principale en arcade, et
droite, plus basse, où s'ouvre une autre entrée. Caractérisées par un axe vertical, les deux témoignent d'une
organisation autonome, unifiées par un entablement à ressauts, dont la frise est ornée de bas-reliefs. L'entrée
principale se distingue par une triple surélévation dominée par la surélévation de ta travée centrale, plus
haute. En revanche, les frontons de la partie latérale sont presque identiques.
Les détails de l'ordre soulignent cette distinction. La partie principale est articulée à gauche par des
pilastres corinthiens. Au rez-de-chaussée, deux colonnes du même ordre, adossées, sont placées sur des hauts
piédestaux et accentuent le portail ; elles supportent des ressauts d'entablement sur lesquels s'élève un fron-
ton cintré, pénétrant dans le premier étage. Un entablement repose sur ces deux supports verticaux, sur toute
la longueur de la façade, couronnée par une archivolte pénétrant au deuxième niveau. Deux travées remplies
par des bas-reliefs avec des trompe-l'œil architecturaux sont aménagées de part et d'autre du portail. Au-
dessous du premier étage se trouve un entablement tripartite, dépourvu de bas-reliefs. La porte principale est
encadrée par un arc en plein-cintre sur une paire des pilastres corinthiens. La travée centrale du deuxième
étage reste pratiquement vide, seul le tympan du portail occupe la partie inférieure. Les espaces des travées
latérales sont occupées par des fenêtres en plein cintre, couronnées par des frontons curvilignes, soutenus
par un faisceau de supports, composés d'une colonne adossée et des pilastres. Les ressauts dans l'entable-
ment assurent la continuité verticale de la composition. La partie supérieure se compose des trois baies selon
un trias : à la plus grande au milieu s'adossent deux autres plus petites. La baie centrale est partagée en deux
petits étages ; au milieu de sa partie inférieure, une sculpture de lion ailé est posée sur une corniche soutenue
101 II faut y ajouter que certains attribuent la décoration sculpturale de la façade au fils de Pietro - Tullio Lombardo, voir :
Stedman Sheard, op. ch., p. 153-176 ; M. Ceriana, La scultura veneziana al tempo di Giorgione, [in :] Da Bellini
a Veronese..., p. 253-299 (voir note 73).
102 L'analyse des documents d'archives supportant cette thèse a été effectuée par G о y, Building Renaissance..., p. 198.