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Rocznik Muzeum Narodowego w Warszawie — 24.1980

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Faras
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Górecki, Tomasz: Z problematyki ikonografii świętych wojowników w malarstwie ściennym katedry w Faras
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https://doi.org/10.11588/diglit.19586#0262
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propres a 1’art sacral nubien. II s’agit non seulement d’une invention creatrice des artistes, mais aussi d’une isolation
politiąue et culturelle du royaume de Nubie du reste du monde chretien. Une des conseąuences fut la formation
d’une peinture locale, profitant d’un repertoire de motifs issus de leur propre culture materielle.

D’autres conclusions importantes decoulent de la genese de ces elements de composition communs a toutes
les trois images: Pecrasement de 1’ennemi et son transpercement par la lance. C’est une illustration de la victoire
par la resurrection, victoire remportee par le martyr surmontant la mort et ses persecuteurs.

L’analyse detaillee de tous les elements caracteristiąues de la composition conduit a affirmer que ces peintures
murales de Faras remontent indirectement a Piconographie imperiale romaine tardive, directement aux images
de type apotropaiąue creees sous son influence. Cela est demontre par le Saint militaire I (inv. de fouilles, n° 45),
ou le vetement et 1’armement prennent modele de formes romaines tardives, tandis que la composition trahit une
influence des images apotropa!ques. Cette peinture est comme un chainon intermediaire entre Part des amulettes
et les images des Saints militaires II et III (inv. de bouilles n0s 78 et 79), qu’on peut definir, vu les traits caracteristi-
ques du vetement et de Parmement, comme des creations de 1’ecole picturale locale.

Un trait caracteristique des representations de Faras est Paccentuation particulierement forte de Pelement
de lutte par rapport aux images plus anciennes de saints militaires, de sens apotropaique. Le guerrier n’est plus
appuye sur une lance verticale (attitude du souverain triomphant), mais est montre en action: peręant Penneml
de sa lance tenue dans la main droite haut levee.

II semble qu’entre les Ve et IXe—Xe siecles des changements essentiels eurent lieu dans ce type d’images en ce
qui concerne la representation du triomphe sur le Mai (la Mort), soit la resurrection. Ils consistaient en un ecart
graduel de Pexpression symbolique de Pidee (par calcatio colli) vers une image plus litterale de la victoire en tant
que lutte gagnee. Cela venait du fait que peu a peu le sens traditionnel de la calcatio colli changea et le geste cere-
moniel fut considere comme une image de lutte, illustre de plus par la scene de transpercement de Pennemi.

La misę au premier plan de la lutte entraina aussi une simplification du theme de calcatio colli: le guerrier
n’appuie plus les pieds sur la nuque ou la tete du vaincu mais foule son corps. II semble que les representations
de saints militaires a Faras et a Dongola sont le fruit des changements aliant vers une expression litterale du
message symbolique de Part chretien & partir du debut du IXe siecle.

Par suitę de la quantite reduite de materiaux comparatifs, il est difficile actuellement de tirer des conclusions
dćfinitives expliquant Porigine de la composition de ce type de representations. En dehors de Pinfluence, semble-t-il
essentielle, des images apotropa!ques (issues de Piconographie du triomphe imperial) on ne peut exclure certaines
influences egyptiennes, en particulier les schemas ptolemaiques du souverain victorieux qui se maintinrent sur
les reliefs des temples jusqu’aux temps chretiens.

Independamment des resultats des recherches sur Porigine et la formation de 1’image du saint guerrier foulant
et peręant Pennemi, on peut croire que ce modę de representation de la victoire du martyr sur la mort etait carac-
teristique pour la peinture murale nubienne. En effet, il ne s’agit pas d’un cas isole, mais de cinq exemples, trois
a Faras et deux a Dongola, d’un schema de composition tres proche. Ils ne remontent pas a une meme periode
et proviennent de deux centres religieux et politiques eloignes: Faras et Dongola. Ces affirmations, decoulant de
Panalyse du vetement et de Parmement des saints militaires a Faras et de Pabsence de representations analogues
dans les autres regions du domaine de Part byzantin, impliquent une „nubitude” de ce type de representation,
ne d’une transformation directe des images apotropaiques.

Enfin, il convient d’identifier ces saints militaires. Dans le cas des saints militaires de Faras (et de Dongola)
la question est difficile, faute d’inscriptions permettant une Identification surę et definitive. Aussi, il fut tenu compte
d’autres criteres utiles pour identifier les saints: les traits du visage, les attributs generaux et particuliers. Egalement
Panalyse des textes de la vie des saints militaires, menee par les specialistes de la littśrature hagiographique, a fourni
un apport exceptionnel pour Pidentification des personnages. En rćunissant toutes ces donnees, on peut avec
grandę vraisemblance proposer les identifications suivantes des saints militaires ici etudies:

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