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Muzeum Narodowe <Breslau> [Hrsg.]; Muzeum Śla̜skie <Breslau> [Hrsg.]
Roczniki Sztuki Śląskiej — 3.1965

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Rozprawy
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Cieński, Tadeusz: La sculpture tombale d'Henri IV, duc de Silésie et de Cracovie par rapport à l'art tombal occidental contemporain
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https://doi.org/10.11588/diglit.13792#0024
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18

TADEUSZ CIEftSKl

rait d'une manierę quasi dissimulee qui ira
en s'affirmant dans l'avenir u. Ces tendances
realistes ne sont plus completement anonymes,
mais sont attribuees a plusieurs sculpteurs fla-
mands habitant Paris 15. Pierre de Chelles, au-
teur de la clóture de Notre Danie de Paris,
et auteur du gisant de Philippe III etait un
de ces sculpteurs flamands habitant Paris. Le
caractere generał de leur activite sculpturale
semble oppose aux tendances idealistes des
sculpteurs conservateurs.

Du point de vue de cette controverse, ces
derniers peuvent etre consideres comme con-
tinuateurs de la tradition des ateliers des ca-
thedrales, leurs gisants ressemblant aux figu-
res des facades et des portails de la deuxieme
moitie du XIII6 siecle 16. En vertu de cet etat
de choses, la ąuarantaine d'annees ecoulees
entre 1290 et 1330 parait constituer la periode
d'un conflit latent entre ces deux tendances
reciproąuement opposees, 1'ancienne conserva-
trice de la nouvelle progressive et naturaliste
a laąuelle appartiendra l'avenir.

Plus portee au compromis avec le courant
conservateur etait, semble-t-il l'activite du
groupe Wallon auąuel appartenait l',,Entailleur
d'alabastre et Ymagier", Pepin de Huy, scul-
pteur attache tout particulierement a la per-
sonne de la Comtesse Mahaut de Flandres. II
etait 1'auteur de plusieurs effigies tombales
de sa familie, entre autres de celle de son fils,
Robert d'Artois, erigee a St. Denis en 1317;
son gisant de distingue de ses predecesseurs
par ses elements iconographiąues nouveaux,
plutót que par son style (tabl. VIII, 1—2).

Tout en faisant partie encore du groupe
conservateur idealistę en principe, il lui man-
que pourtant cette elevation verticale qui dis-
tinguait ses predecesseurs, leur pretant par-
fois ce caractere d'une sorte de figure-colonne.
Ceci est du en grandę partie a son armure-une
fine cóte de maille -que n'enveloppent plus les
manteaux royaux des gisantes, ses pareils. Son
corps porte par des jambes ecartees sur le
dos du chien traditionnel, parait dans sa par-
tie superieure plus piat; il semble meme s'en-
foncer dans son lit de paradę alors que les plis
paralleles de sa tunique pretent un accent ver-
tical conforme a la tradition de 1'Abbaye a la
partie ulterieure. II apparait plus etendu dans
les trois dimensions que les derniers gisants
du groupe idealistę mais aussi, faiblement arti-

14 Ayant recours dans ce cas aux notions d'hi-
storiens d'art de 1'ecole viennoise, on pourrait voir
dans cette persistance des tendances naturalistes une
„volonte creatrice" deja manifestee et signalee, mais
manąuant encore d'un style correspondant bien de-
fini.

15 Cest l'activite de ce groupe qui a pousse
Courajod a formuler son hypothese d'une union
mtime entre 1'element flamand et les tendances et
l'activite naturaliste dans Part du XIVe et XVe
siecles.

16 Lefrancois-Pillion, p. 82 fait cette remaraue
a juste titre.

cule dans le modele de son corps et plus deli-
cat dans ses proportions. Dans 1'ensemble de
ses caracteres, il peut representer le style
Wallon des gisants de St. Denis de l'epoque.

Le style des tetes des gisants de 1'Abbaye
a subi dans la periode du XIIIe au XIVe
siecle des changements insignifiants mais en-
core saisissables. En particulier, les auteurs
conservateurs et idealistes des gisants sem-
blent continuer la tradition du canon des ca-
thedrales, inscrivant le plus souvent le con-
tour des tetes dans ,un triangle isocele d'ou il
resultait un visage plutót allonge.

Au fur et a mesure que le type du tombeau
conservateur vieillissait, les faces de leurs gi-
sants se remplissaient, les bas-visages s'alour-
dissaient — ainsi qu'on peut le voir dans les
tetes du groupe commande par Charles IV.
En meme temps les corps perdaient leur masse
en s'aplatissant. Le visage du type Wallon qui
se conforme a la direction generale de ces
changements, aboutit a un schema presque
rectangulaire. Pareil a celui-ci, est le visage
de Robert d'Artois.

Parmi les tetes du type conservateur, 1'on
en trouve qui son composees de surfaces s'en-
trecoupant de manierę a faciliter le jeu de la
lumiere comme dans ces statues de cathedrales
destinees a etre placees a une hauteur consi-
derable et a etre contemplees a distance.

De meme que la formę du visage varie,
la formę des yeux varie aussi et change avec
le temps. Desormais on constate deux formes
d'oeil: une d'un relief retenu, 1'autre d'un re-
lief plus enfle, presque globuleux et exorbi-
tant. Cette derniere semble devenir plus fre-
quente avec l'avenement du naturalisme 17.
L'expression de ce visages, construit comme
ci-dessus, correspond aux besoins de la con-
ception du tombeau idealistę. Cest de la que
provient ce sourire leger et herite par tradi-
tion de la sculpture des cathedrales, exprime
dans les visages des fils de Louis IX, et de-
sormais repetę a plusieurs reprises. Cette con-
formite a la regle empeche incontestablement
1'apparition des marques individuelles du vi-
sage, dont le besoin n'etait encore alors nulle-
ment ressenti, comme le prouvent ces Com-
mandes des gisants faits avant la mort18.

La chaine evolutive de la statuaire de St.
Denis pour la periode 1290 a 1330 une fois
construite, il ne reste qu'a etablir les rapports
existant entre ses chainons et la sculpture si-
lesienne, et dans l'affirmative a determiner la
place due au gisant d'Henri parmi ceux de
1'Abbaye, c'est a dire d'effectuer son interpo-
lation.

17 Quant aux changements constates du canon de
la tete et de la formę de Poeil a St. Denis (v. Le-
francois-Pillion, p. 84/5).

18 Cest ainsi que Blanche de Castille obtint de
son vivant son tombeaux a Maubuisson (v. Evans
p. 212).
 
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