DOI Heft:
Rozprawy
DOI Artikel:Karłowska-Kamzowa, Alicja: Gotyckie malarstwo ścienne na Śląsku
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.13792#0099
GOTYCKIE MALARSTWO ŚCIENNE NA ŚLĄSKU
93
raent le mur entier, ce qui accentuait 1'illusion du
reel. A Brzeg, on augmenta 1'espace de la scenę d'une
faęon imposante et on ajouta beaucoup de details
naturalistes.
Mais les nouveaux principes de la composition
murale n'avaient pas ete adoptes plus generalement
et la division en ąuartiers obligeait dans les poly-
chromies silesiennes jusqu'au debut du XVIe siecle.
On plaęait souvent les compositions figuratives pres-
que au bord de 1'image, et les fragments du paysage
et de 1'architecture ajoutes n'elargissaient pas d'une
faęon conseąuente 1'espace de la presentation. Les
peintures etaient subordonnees a 1'architecture. Elles
n'offraient pas l'illusion de detruire le plan du mur.
Leur rythme decoratif etait fonde sur les divisions
geometriąues ainsi que sur les draperies peintes
souvent en Silesie a cette epoąue. Le principe de
considerer la polychromie comme un decor archi-
tectural restait medieval. Cest pourąuoi, les ouvrages
crees dans la seconde moitie du XVe siecle ont ete
inclus a la presente etude. Parmi les monuments de
cette periode on peut distinguer les ouvrages dont le
niveau artistiąue ne depasse pas la moyenne de la
peinture de chevalet en Silesie, (p. ex. Hajduki, Sto-
lec, Malujowice, Ule phase), ainsi que les objets
d'une importance particuliere (p. ex. les oeuvres du
Maitre de Jemielnica). Le createur de la polychromie
des eglises a Jemielnica et a Sieroty employait, pour
former l'image, un contour librement conduit, accen-
tue seulement par les couleurs claires. Cette methode,
adoptee de la xylographie ancienne, avait ete era-
ployee par certains enlumineurs silesiens aux annees
70 du XVe siecle. Sur les polychromies en ąuestioii,
on voit, en plus, une simplification de la composition
des scenes, ainsi que 1'emploi des schemats icono-
graphiques traditionnels et une stylisation archaisee
des figures. Ces elements font situer ces ouvrages
dans la creation provinciale qui constituait une
etape intermediaire entre le „grand art" et l'art
populaire. Les peintures dans les eglises en bois de
la Haute Silesie, executees aux XVIe et XVIie siecles.
A cóte de ces ouvrages au caractere traditionnel,
il faut distinguer un groupe de peintures de la fin
du XVe et du debut du XVIe siącles ou 1'on voit a
nouveau des elements naturalistes introduits presque
a dessein. Dans la polychromie de Peglise franciscaine
a Jawor, on peut demontrer la jonction des formes
encore gothiques avec celles de l'epoque modernę
(p. ex. les paysages situes aux parties superieures de
la composition. Dans les peintures de Kałków (IIe
phase), on voit que 1'artiste tachait de donner une
caracteristique realistę aux figures humaines pre-
sentees en mouvement naturel, et d'individualiser
les visages. Ceci se repetę dans la polychromie du
presbytere a Peglise paroissiale de Ziębice. Le pro-
bleme capital de cet ouvrage est de presenter 1'homme.
Le realisme de la conception permet de le classer
parmi les monuments de Part modernę. Le probleme
de creer un espace de paysage a trois dimensions,
uni, fut resolu presque correctement dans une des
scenes des peintures au deambulatoire septentrional
de la cathedrale a Wrocław. Les tentatives de conce-
voir un paysage avec la presentation de la figurę hu-
maine, entrepises dans les peintures de la seconde
moitie du XVe siecle y trouvent leur fin.
Les monuments et les relations de sources con-
serves font constater qu'a Pepoque gothique, en Si-
lesie, on decorait de polychromie les chateaux, les
tours habitables, les batiments sacraux et les cloitres.
Ces peintures jouaient un róle decoratif dans Par-
chitecture ou les grandes superficies des murs
offraient les conditions avantageuses pour developper
des cycles picturaux, et, dans les interieurs simples,
elles constituaient le plus important accent decoratif.
En meme temps, on subordonnait generalement les
peintures aux lois de Pespace imposees par 1'archi-
tecture. A cóte des cycles decrits de peintures en
zones, il s'est conserve quelques imitations murales
de la peinture de chevalet, ainsi que les polychro-
mies, tres rares dans notre region, aux murs exte-
rieurs des eglises.
Conformement a la pratique medievale, les po-
lychromies en question avaient une fonction didacti-
que. Les cycles narratifs illustraient le plus souvent
les recits du Nouveau Testament, parfois suplees de
presentations moralisatrices. A partir de la moitie
du XVe siecle, ce sont les scenes de devotion qui se
divulguent. Au point de vue de la formę, le milieu
silesien a su creer des valeurs particulieres, cepen-
dant les programmes iconographiques appartiennent
a ceux que Pon adoptait generalement a cette
epoque. La diversite de conceptions des scenes et
Pintroduction des nouveaux sujets suivaient les chan-
gements da,ns Part en Europę centrale. On a pu
constater, dans quelques cas, Pinfluence des rares
schemats italiens, a travers le rayonnement du
milieu tcheque. Des la moitie du XVe siecle, les
maitres silesiens puisent les nouvelles conceptions
iconographiques dans les estampes divulgues parti-
culierement comme illustrations de livres.
La topographie des polychromies fait distinguer
quelques milieux ou ce domaine de Part se de-
veloppait avec plus d'exuberance. II faut citer ici les
principautes de Świdnica—Jawor, de Nysa et de Le-
gnica—Brzeg. Cette derniere etait sous Pinfluence
directe de Wrocław, sans doute le plus fort centrę
curturel. La presente these est confirmee par les rela-
tions de sources sur les peintres des milieux cites,
ainsi que par le developpement economique, politique
et culturel des principautes et des villes.
Les polychromies murales gothiques de Silesie
ne sont conservees qu'en vestiges. Nous pouvons
toutefois constater qu'elles jouaient un róle important
dans le paysage de cette terre au bas Moyen-age.
L'epoque modernę apporta un nouveau developpement
de ce genre d'art.
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raent le mur entier, ce qui accentuait 1'illusion du
reel. A Brzeg, on augmenta 1'espace de la scenę d'une
faęon imposante et on ajouta beaucoup de details
naturalistes.
Mais les nouveaux principes de la composition
murale n'avaient pas ete adoptes plus generalement
et la division en ąuartiers obligeait dans les poly-
chromies silesiennes jusqu'au debut du XVIe siecle.
On plaęait souvent les compositions figuratives pres-
que au bord de 1'image, et les fragments du paysage
et de 1'architecture ajoutes n'elargissaient pas d'une
faęon conseąuente 1'espace de la presentation. Les
peintures etaient subordonnees a 1'architecture. Elles
n'offraient pas l'illusion de detruire le plan du mur.
Leur rythme decoratif etait fonde sur les divisions
geometriąues ainsi que sur les draperies peintes
souvent en Silesie a cette epoąue. Le principe de
considerer la polychromie comme un decor archi-
tectural restait medieval. Cest pourąuoi, les ouvrages
crees dans la seconde moitie du XVe siecle ont ete
inclus a la presente etude. Parmi les monuments de
cette periode on peut distinguer les ouvrages dont le
niveau artistiąue ne depasse pas la moyenne de la
peinture de chevalet en Silesie, (p. ex. Hajduki, Sto-
lec, Malujowice, Ule phase), ainsi que les objets
d'une importance particuliere (p. ex. les oeuvres du
Maitre de Jemielnica). Le createur de la polychromie
des eglises a Jemielnica et a Sieroty employait, pour
former l'image, un contour librement conduit, accen-
tue seulement par les couleurs claires. Cette methode,
adoptee de la xylographie ancienne, avait ete era-
ployee par certains enlumineurs silesiens aux annees
70 du XVe siecle. Sur les polychromies en ąuestioii,
on voit, en plus, une simplification de la composition
des scenes, ainsi que 1'emploi des schemats icono-
graphiques traditionnels et une stylisation archaisee
des figures. Ces elements font situer ces ouvrages
dans la creation provinciale qui constituait une
etape intermediaire entre le „grand art" et l'art
populaire. Les peintures dans les eglises en bois de
la Haute Silesie, executees aux XVIe et XVIie siecles.
A cóte de ces ouvrages au caractere traditionnel,
il faut distinguer un groupe de peintures de la fin
du XVe et du debut du XVIe siącles ou 1'on voit a
nouveau des elements naturalistes introduits presque
a dessein. Dans la polychromie de Peglise franciscaine
a Jawor, on peut demontrer la jonction des formes
encore gothiques avec celles de l'epoque modernę
(p. ex. les paysages situes aux parties superieures de
la composition. Dans les peintures de Kałków (IIe
phase), on voit que 1'artiste tachait de donner une
caracteristique realistę aux figures humaines pre-
sentees en mouvement naturel, et d'individualiser
les visages. Ceci se repetę dans la polychromie du
presbytere a Peglise paroissiale de Ziębice. Le pro-
bleme capital de cet ouvrage est de presenter 1'homme.
Le realisme de la conception permet de le classer
parmi les monuments de Part modernę. Le probleme
de creer un espace de paysage a trois dimensions,
uni, fut resolu presque correctement dans une des
scenes des peintures au deambulatoire septentrional
de la cathedrale a Wrocław. Les tentatives de conce-
voir un paysage avec la presentation de la figurę hu-
maine, entrepises dans les peintures de la seconde
moitie du XVe siecle y trouvent leur fin.
Les monuments et les relations de sources con-
serves font constater qu'a Pepoque gothique, en Si-
lesie, on decorait de polychromie les chateaux, les
tours habitables, les batiments sacraux et les cloitres.
Ces peintures jouaient un róle decoratif dans Par-
chitecture ou les grandes superficies des murs
offraient les conditions avantageuses pour developper
des cycles picturaux, et, dans les interieurs simples,
elles constituaient le plus important accent decoratif.
En meme temps, on subordonnait generalement les
peintures aux lois de Pespace imposees par 1'archi-
tecture. A cóte des cycles decrits de peintures en
zones, il s'est conserve quelques imitations murales
de la peinture de chevalet, ainsi que les polychro-
mies, tres rares dans notre region, aux murs exte-
rieurs des eglises.
Conformement a la pratique medievale, les po-
lychromies en question avaient une fonction didacti-
que. Les cycles narratifs illustraient le plus souvent
les recits du Nouveau Testament, parfois suplees de
presentations moralisatrices. A partir de la moitie
du XVe siecle, ce sont les scenes de devotion qui se
divulguent. Au point de vue de la formę, le milieu
silesien a su creer des valeurs particulieres, cepen-
dant les programmes iconographiques appartiennent
a ceux que Pon adoptait generalement a cette
epoque. La diversite de conceptions des scenes et
Pintroduction des nouveaux sujets suivaient les chan-
gements da,ns Part en Europę centrale. On a pu
constater, dans quelques cas, Pinfluence des rares
schemats italiens, a travers le rayonnement du
milieu tcheque. Des la moitie du XVe siecle, les
maitres silesiens puisent les nouvelles conceptions
iconographiques dans les estampes divulgues parti-
culierement comme illustrations de livres.
La topographie des polychromies fait distinguer
quelques milieux ou ce domaine de Part se de-
veloppait avec plus d'exuberance. II faut citer ici les
principautes de Świdnica—Jawor, de Nysa et de Le-
gnica—Brzeg. Cette derniere etait sous Pinfluence
directe de Wrocław, sans doute le plus fort centrę
curturel. La presente these est confirmee par les rela-
tions de sources sur les peintres des milieux cites,
ainsi que par le developpement economique, politique
et culturel des principautes et des villes.
Les polychromies murales gothiques de Silesie
ne sont conservees qu'en vestiges. Nous pouvons
toutefois constater qu'elles jouaient un róle important
dans le paysage de cette terre au bas Moyen-age.
L'epoque modernę apporta un nouveau developpement
de ce genre d'art.