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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 1): Texte. Tableau historique. Architecture — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1302#0138
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chei les Kjjvjuiens.

2 ARCÏIITECTIÏKE.

les Egyptiens, les Etrusques, les Grecs, les Romains; et eu ce qui appartient particulièmneBi
l'Architecture, il nous a semblé la voir chez les uns comme chez les autres précéder de beaucon
dans ses premières opérations le dessin de la figure humaine réduit en art.

Il suffira, pour prouver cette priorité, de suivre par un léger apperçu la route tenue par chacun
de ces peuples. C'est ce que j'essaierai d'abord, pour montrer ensuite successivement les dévelonn».
mens et la décadence de chacun des trois arts.

Placée par notre état naturel au nombre de nos premiers besoins, nécessaire à l'homme en U
supposant même dans l'isolement, l'Architecture n'a pas attendu pour naître, comme la Sculptur
et la Peinture, que les sociétés fussent formées. Soumise aussi d'une manière plus directe à l'cm
pire du climat, elle a. dû, dès son origine, employer les pierres, les terres, les bois, que chaqu
pays lui a présentés, pour assurer à l'homme une retraite contre les attaques des bètes féroces.
abri contre les intempéries des saisons (a).

C'est dans la différence de ces matériaux, qu'elle a puisé chez les différens peuples les formes et le
style qui la caractérisent diversement dans chaque pays; et ces formes distinctives, ce style propre
se sont maintenus plus ou moins long-tcms, suivant les modifications de l'état social qui en aval
favorisé l'établissement.

Ainsi identifiée eu quelque sorte avec l'homme, puisque le besoin d'y recourir prend naissance
avec lui, l'Architecture est de tous les arts celui qui a eu le plus tôt des- règles fixes, et celui qui
offre la source la plus féconde d'observations intéressantes et philosophiques.

Do l'Arctiiicciurc L'inébranlable solidité qui nous étonne dans les antiques édifices des Egyptiens, a fait croire que

ce peuple fut guidé dans son système de construction par le noble désir d'assurer aux monumens
de l'Art une durée éternelle. Toutefois, avant de lui faire honneur d'une pensée si profonde, avant
de supposer que ce soit dans la même intention qu'il ait fait choix et des matériaux les plus irultd,
râbles, et des proportions les plus propres à consolider ses ouvrages, il faut considérer l'état où il
s'est trouvé; et alors on reconnaît que l'espèce d'immortalité qu'ont obtenue de si vastes travaiii,
est un produit naturel d'un ensemble de faits dont l'influence a dû s'exercer d'elle-même, et indé-
pendamment de la volonté des constructeurs. Dès le moment en effet où les Egyptiens commencent
à bâtir, on les voit presque par-tout dans l'obligation d'employer le granit, faute d'avoir à leur
portée, ou du moins de pouvoir se procurer facilement du bois et des pierres d'une nature moins
rebelle, et l'on remarque pareillement que les cavernes où il est vraisemblable qu'ils avaient d'abord
habité, les invitent à mettre en œuvre de larges blocs, des masses énormes qui, solidement assises,
braveront les efforts du tems.

Que dirigés par cette indication de la nature, et accoutumés à l'emploi de ces matériaux presque
indestructibles, ils aient ensuite, passant du physique au moral, conçu l'espoir dVme immortalité
qui devait flatter leur orgueil, ce sentiment n'a rien que de conforme aux dispositions de l'esprit
humain ; et si le caractère de grandeur, si l'inaltérable conservation de. leurs édifices, agissais ;i
son tour sur leurs inclinations et leurs habitudes, a contribué à la gravité de leurs mœurs et à fa
durée de leurs lois, c'est tout à la fois un grand exemple de la puissance des arts et un eflet des
causes premières, toutes matérielles, qui ont dû guider leur génie presque à sou insu.

Quoi qu'il en soit, l'architecture égyptienne est le plus antique modèle de cet art, que nous pré-
sente aucun peuple civilisé, et cette priorité est duc à l'antiquité même de la -civilisation de l'Egypte.

Par un singulier concours de circonstances physiques, morales et religieuses, successivement
associées les unes aux autres, cette architecture offre un caractère original qui ne se retrouve point
ailleurs. Les murailles construites par les Egyptiens ont un aspect gigantesque, une épaisseur
extraordinaire; les habitations de cet ancien peuple, d'un seul étage et presque saus ouvertures,
étaient couvertes en terrasse; point de charpente dans ses temples; le comble en était soutenu par
 
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