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SYSTÈME GOTHIQUE. 83

incontestable, que les édifices en pierre, venant à succéder aux édifices en bois, ont emprunté de
ceux-ci les membres principaux de ce qu'on appelle Ordres d'architecture, et oui reproduit, dans
leurs ornemens, plusieurs autres parties de la construction primitive: les figures i à y delà plaucbe
suffisent pour rappeler ces idées généralement admises.

La figure S offre un espacement formé de colonnes, ou plutôt de piliers, qui, trop écartés pour
soutenir l'architrave, auraient obligé d'avoir recours à des pièces de bois ou arcs-boutaus. On a
pensé, non sans raison, que c'est au desir de rendre ce moyen de force moins désagréable à l'œil,
qu'est due l'invention de l'arc en plcin-ccinlre, qui en effet parait en être le perfectionnement. Peut-
être aussi en aura-t-on tiré par la suite l'invention de l'arc dont il vient d'être si longuement ques-
tion, que nous désignons sous le nom d'arc en tiers-point, et les Italiens sous celui de sesto-acuto.
C'est de l'emploi de ces arcs, se croisant diagonalement à la clef des voûtes, que dérivent ce que
nous appelons croisées ogives, ainsi que toutes ces nervures, de formes et de noms divers, que
nous avons remarquées dans les constructions du système gothique. La figure 11 en donne une
démonstration abrégée.

Jusques à présent il n'existe aucun exemple connu de cet are dans les ruines des fabriques anti-
ques; car on ne peut considérer comme telles des espèces d'arcades qui n'ont été employées, chez
les Etrusques et chez les Romains, que pour le soutènement des terres, dans des tombeaux, des con-
duites d'eau, ou des réservoirs souterrains. Leur forme triangulaire ou pointue est indiquée sur les
figures 12, i3, if\ et i5.

Les figures suivantes rappellent l'opinion de ceux qui voient l'origine de l'arc aigu dans des pra-
tiques de construction, dictées en quelque sorte par la nature aux peuples pêcheurs ou nomades,
sur-tout à ceux qui habitaient les contrées hyperboréennes. Les uns, répandus sur le rivage des
mers, emploient, faute de bois, pour leurs cabanes momentanées, les os des grands poissons ou des
cétacées qui, entrelacés dans leur courbure, paraissent dessiner un arc (<z); les autres imitent la
même figure, dans l'inclinaison des côtés de leurs tentes, afin de faciliter l'écoulement des neiges et
des pluies. Toutes ces formes triangulaires produisent assez naturellement l'arc aigu. En indiquant
plus haut ces analogies, en y insistant particulièrement dans la table raisonnée des planches [sirch.,
page 49)> nous avons fait remarquer qu'elles ont conduit les auteurs italiens à penser que c'étaient
les nations gothiques ou germaines qui avaient introduit l'usage de l'arc en tiers-point, comme une
conséquence du système du triangle équilatéral, adopté par elles dans la construction des grands
édifices (Voy. fig. 16, 17, 18, 19, 20, 21 et 22).

Ccsarc Cesarîano, né à Milan vers 1^82, qui publia le premier, en i5ai, uuc traduction italienne
de Vilruve, accompagnée de commentaires et de nombreuses figures, y développe avec assez d'éten-
due cette théorie des proportions du triangle équilatéral, appliquées aux constructions gothiques, et
spécialement aux principales parties de la cathédrale de Milan, qu'il désigne par l'expression Vitru-
vienne. La maxima sacra aede Baricephala (b). On voit également que la plupart des architectes
qui, dans les X"VT et XVIIe siècles, furent appelés à Bologne, pour achever l'église de S' Petronio
et en élever la voûte principale (c), pensaient que, conformément aux principes suivant lesquels

(a) !.. B. Albcrii parait faire allusion à cet emploi, quand il dit, mite le parti vccchic dcl tempiodi San Petronio. Un autre-, daninne

liv. II, chap-XQ; Apud Indos qui coctarum Costis sibi adijicent. feuille publiée sur le même sujet dans lu siècle suivant, ou 1648, parle

(fi) L'église cathédrale de Milan est certaine nient le monument le ainsi du monument ; Opéra di maniera barbanx oltramontana, alï

pins magnifique que l'Italie utt élevé il.ms le style gothique: mais on usogotico... ■ sopra lamisura d'un trinitgoto cquilatero, ilt/ualanc

peut s'étonner qu'un écrivain du XVI'siècle, architecte, et qui même comprende tre altri, onde fit dette,
sedoiinopouro'levcdeliramaiue,aiicruirouver,daiiscetédilice,quel- ■ , . -

quel démonstmions des principes de la belle architecture i;rceuuo et „ „ - ' Ji mit m

1 ,,. .-, ,,, * . , .,... , ° . ' . Delhi Petionitina architettura.

romaine. Vilruve, ul>. III, cap. 11, au sujet de. edilices areostyles, dit;

Ipsarnm œdium species surit bitrycte, baricephalœ, humilcs, laite. Vasari, le plus ancien historien des ails ei des altistes parmi les 1110-
I.cs expressions barycic, barycepbatte, qui désignent, dans Vilruve, dénies, en parlant de l'architecture eu usage depuis la décadence jus-
une forme écrasée, pesante, unit employées, par les commenta leurs qu'an renouvellement, la nomme maniera travaux da Goti, lavori
italiens, dans celte acception un peu dilïéroiiic: Online grande o sia Tcdcschi, maniera vcccliia.cosa Tedesca, archivolte in quarto aeu-
grave,per la voce grœctl^y'^- to. C'est ainsi que l'on retrouve, dans la plupart des ei mains italiens,
(c) Triant) Ambrosino, un de ces architectes, anuoneo dans un Pa- la double opinion, et que l'architecture gothique venait d'au-delà îles
mm imprimé eu i5;p, que l'un de ses dessins sara conforme alV al- monts, et que ses proportions, ses formes essentielles, devaient se
tezza dcl triangolo cquilatero, nella quale, dît-il, sono J'ondatc prendre dans le triangle cipiilatéval.
 
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