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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 1): Texte. Tableau historique. Architecture — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1302#0221
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SYSTÈME GOTHIQUE. 85

En allant plus loiu, on trouve, en Géorgie, les restes d'un pont qui parait fort ancien, et qui a
jiour soutiens des ares aigus, fig. 59.

Cet arc, beaucoup moins aigu dans les figures 3i et 3a, se montre, sous une assez grande variété
de formes, dans les monumens de l'Inde. Il y a été employé dans ta construction des édifices sacrés,
des mausolées, des ponts, etc., comme l'indiquent les figures 34, 35, 36, 3-. Mais la difficulté,
pour ne pas dire l'impossibilité de connaître les dates de la plupart, de ces monumens, ne permet
pas de décider si ce sont les Arabes mahomélans qui, dés leur conquête au Ir' siècle de l'hégyre, en
ont introduit l'usage; ou si ce n'est que long-tems après, vers le XP ou le XIP siècle do notre ère,
et même plus tard, que cette forme de construction a été pratiquée dans l'Inde.

Si Ton ne doit pas voir une restauration dans les arcades en ogive, qui, soutenues par de belles
colonnes prises de monumens antiques, forment la chapelle royale fondée à Païenne, au milieu du
XI? siècle, par Roger I", roi de Sicile; le style de cette construction renouvelle la difficulté déjà
indiquée dans l'explication de la plauehe XLIV, et qui consiste à déterminer si cette espèce d'air fiât
introduite alors, c'est-à-dire à l'époque de la conquête des princes normands , ou si ces derniers l'ont
empruntée aux Arabes, dont la domination en Sicile avait précédé la leur. Le style et la variété des
monumens que Ton remarque dans cette chapelle, et plus encore la profusion et la richesse de ceux
qui forment la décoration de la belle église de Morreale, qui est de la fin du XIP siècle, ne pour-
x-aicut-ils pas encore passer pour des preuves de l'influence du goût arabe?

Les détails dans lesquels nous sommes entrés, à l'occasion des planches précédentes, nous
dispensent de nous arrêter de nouveau sur la plupart des exemples d'arcs en tiers-point que nous
reproduisons sur celle-ci, en les empruntant à des monumens arabes, anglais, flamands, français,
suédois et même italiens. A l'égard des Arabes, nous observerons cependant que ce peuple pasteur
pouvait avoir une espèce de modèle de cette construction, soit dans le pli des tentes sous lesquelles
il campait autrefois, soit dans la coupe des barques dont il se servit quand le goût des conquêtes
le conduisit à traverser la mer (a): les fig. 44» 45' et 46 servent à rendre plus sensible cette singu-
lière analogie. Il est probable que c'est dans les mêmes objets que les Chinois ont également trouvé
le modèle des arcades eu ogive, que Ton remarque dans plusieurs de ces ponts si multipliés dans
toute l'étendue de leur vaste empire. Mais ÏI est impossible pour nous de découvrir l'époque de cette
invention, dans un pays dont l'histoire civile nous est encore si peu connue, cl dont les fastes offrent
en général tant d'incertitudes et de contradictions.

Au surplus, si les nombreux rapprochemens que cette planche offre de monumens choisis à
diverses époques et chez divers peuples, tout en réunissant en quelque sorte sous un même coup-
d'ceil les faits principaux qui ont donné naissance aux dil'fércns systèmes sur l'origine de l'architec-
ture dite gothique, ne paraissent pas cependant offrir une solution complète du problème; on y
reconnaîtra du moins-, avec quelque intérêt, celte succession d'idées imitatîvcs que les coutumes, la
religion, les arts, produisent assez uniformément chez tous les peuples de la terre, et qui établit
une sorte de lieu entre ceux même qui se trouvent les plus éloignés les uns des autres (b).

(a) Les lentes tics Maures qui vivent à la eaiupa;;ue, ci uni i-]1B<i- l'Kueyeleipedie mciliodirpi

gent tous les uns do lieux dccauipcmeus, ont encore, tiît Chfnicr, Ilis- succès i|ui a déjà couronni

toîre des Maures, comme celles île la plus bouta antiquité', la figure laines ilo ta littérature île:

d'un navire renversé, et qu'un verr.iit pur la ijuillc. publication du ce Diclîonii

(t) Simple Imtorifii iK--. \iussiimles de l'Ar. Inio tnre, ji; iluis éviter cédé l'.u bêlement tle moi

(l'aller plus loin flans des considérations cpii liennem ù lu tliéo lie gêné- d'Iuii, (le ue connaître que

raie, ou à la pbilusopbic des beaux-arts. Je t.iiv.e relie làelie, trop an- île eei important ouvrage,
dessus de lues forces, à l'auteur du Dictionnaire d'Architecture de

en aeipiiiicia sans doute avee le même
•aveux dans plusieurs branches impor-
tai souvent éprouve* le regret que la
si lonij- teins attendue, n'ait pu* pré-
«ge: j'en éprouve un bien vif aujour-
iis l'oit peu do teins ce qui a paru enliu
 
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