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Seroux d'Agincourt, Jean Baptiste Louis Georges
Histoire de l'art par les monumens, depuis sa décadence au IVe siècle jusqu'à son renouvellement au XVIe (Band 1): Texte. Tableau historique. Architecture — Paris, 1823

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https://doi.org/10.11588/diglit.1302#0271
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RENOUVELLEMENT. ï35

les ont remplacées (a), mais parcequ'il serait impossible de trouver un second exemple semblable,
dans les lieux même, tels que certaines parties de la Grèce, où ceux de ce genre sont les plus nom-
breux. Ce mur, il y a vingt ans, à l'époque où je le fis dessiner, était uniquement composé de frag-
mens de bas-reliefs ou de statues, plus ou moius précieux, confusément'entassés dans un bain de
chaux ou de mortier. Il a été successivement dépouillé du plus grand nombre de ces débris par des
étrangers qui les ont emportés.

Yoilà quelle a été la destinée de tant de richesses du même genre, accumulées autrefois dans la
capitale du monde (b)z voilà peut-être, hélas! ce que deviendront dans la suite des siècles celles
qu'elle nous offre aujourd'hui.

L'emploi des vases de terre, dans la construction des murs, et sur-tout des voûtes, offre une sin- Emploi des

l ...,.,, . des pois de l(

gulante qui mente d attirer noire attention. )e3

On ne s'en servait point comme des vases d'airain dont parle Vitruve, lib. V, cap. 5, dans l'in-
tention de donner à la voix plus d'éclat et au son des effets plus prolongés.

Les vases de. terre cuite, dont Vitruve parle aussi, avaient uniquement pour objet d'alléger le poids
des constructions dans lesquelles ou les employai!, et de prolonger la durée des monumens, en
diminuant leur dépense. C'est ce qu'on voit au cirque de Caracalla, fîg. 5o.

Le genre de service que la poterie pouvait rendre, comme objet de maçonnerie, devait la faire
principalement employer dans la construction des niches et des voûtes. Nous en avons vu la preuve,
à Rome et à Ravenne, dansdes monumens rapportés sur les planches XXII et XXIII. La figure 5i
nous en offre ici un exemple : c'est l'escalier par lequel on descend de l'église de S' Sébastien, hors
des murs de Rome, dans l'oratoire souterrain dit de S' Damase. Ce monument est du IV' siècle.

On retrouve encore la même construction dans deux fabriques des environs de Rome, dont jene
puis indiquer la date , mais qui sout certainement très anciennes. La première , (ig. /19, est située à
peu de distance de la porte Majeure, sur l'antique voie Prœnestina; elle est entièrement en ruines.
Des vases de terre, de la forme de celui que j'ai figuré dans son entier, se voient encore de distance
en distance dans le massif des murs, et on les trouve disposés sur deux rangs sur la cime d'une
espèce de calotte qui recouvrait l'édifice. La seconde fabrique est située à trois milles à-peu-pres de
la même porte, sur la voie Labicana, dans un lieu qui s'appelait autrefois inter duas lauros. Cette
ruine, de forme circulaire, offre une telle quantité de vases de terre cuite, qu'on l'appelle encore
aujourd'hui Torrc pignattara, du mot italien pîgualta, qui signifie un vase de terre. Ce surnom
populaire est loin de rappeler l'auguste et religieuse origine de la fabrique qu'il désigne: celle-ci
faisait partie de l'église dans laquelle Constantin avait placé la magnifique urne qui contenait le
corps de sa mère Hélène.

On a trouvé, en Sicile, une porte antique, fig. 35 et 36, dont les jambages sont en pierres de
taille, et dont le ceiutre est formé par trois rangs de vases ou de tubes en terre cuite enfilés les uns
dans les autres. Les vases de terre trouvés à Met/., dans un pavé de mosaïque, nous offrent une pra-
tique beaucoup plus extraordinaire, que le comte de Caylus a cherché à expliquer dans le tome V,
pag. 3^7, et pi. cxvin, de son Recueil d'antiquités.

(<i) Entre caul d'autres exemples qu'il serait facile de citer, en France, lion de leurs murs, y cmplovèrem des m.nériaiixde touteespècoet de
je choisirai les murs de l'ancienne enceinte de la ville de l'érigueux, tome forme, et beaucoup de colonnes et de marbres sculptes, tirésdes

,'abhé Le Ileuf, lom. XX1I1 des Mémoires de l'Académie des
Inscriptions, étaient formés, dans leurs premières assises, de frag- (b) (lu trouve, dans le recueil des lettres de Cuàodore, de trop

is de colonnes, de chapiteaux cl de statues, assemblés confusément nombreuses preuves de l'étal de dégradation des monumens de Rome,
dam une maçonnerie faite à une époque où l'on détruisait, dans les dus la lin du Ve siècle. Thcederie.dausiiiieiie ces lettres, recommande
provinces romaines, tous les monumens de l'idolâtrie, de recueillir les matériaux que les 1 unies fournissaient, pour eu faim
La Grèce ancienne aurait pu elle-même nous offrir un exemple de un emploi utile: Ut redeat, dit-il, in décorer» pablicum prisai con-
çu genre. Thucydide, lib.1, cap. g3, nous apprend que les Athéniens, struciio, et ornent aliijuUi saxa jacentiapost minas. Variar., 1. Il,
après lu guerre Médiquc, voulant achever rapidement la recous truc- litt. 7.
 
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