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PHILADELPHIE.

Le 6 octobre i835, je quittai la plaine de Sardes pour me rendre à Philadelphie,
appelée par les Turcs Ala-Cheher (1); ces deux villes sont distantes de six lieues. La
route se dirige à l'est, et prolonge la montagne en suivant une petite chaîne de collines
toutes composées de terrains de sable et d'atterrissements. Toute cette plaine est sans
culture; cependant on aperçoit au loin, près du bord du fleuve, le village de Gaëtane au
milieu d'un groupe de verdure. Après quatre heures de marche, nous abandonnons l'Her-
mus qui remonte vers le nord-est. C'est en cet endroit que devait se trouver la plaine
Hyrcanienne, ainsi nommée d'une colonie d'Hyrcaniens, qui avaient été transportés parles
Perses {a). Philadelphie était située sur un terrain souvent ravagé par les tremblements
de terre; aussi, dans les derniers temps, les anciens avaient-ils eu soin de construire ses
murailles en béton extrêmement dur, composé de sable et de cailloux. Primitivement, les
habitants séjournaient de préférence dans les campagnes environnantes, et la ville était
très-peu peuplée, car les maisons étaient sujettes à s'entrouvrir au moment le plus inat-
tendu. Il est peu surprenant qu'on n'observe dans cette ville aucun édifice digne de remarque.
Fondée par Atlale Philadelphe, frère d'Eumène, et voisine du fleuve Gogamus, dans la
période romaine, elle ne se distingua par aucun fait particulier; elle passa sous le pouvoir
des empereurs byzantins, et fit, dit-on, une vigoureuse résistance aux Osmanlis quand ils
voulurent s'en emparer. La ville est située en partie dans la plaine, el en partie sur une
colline assez élevée. Un petit ruisseau arrose une vallée voisine, et va se jeter dans
la rivière qui traverse la plaine et qui doit être le Gogamus, qu'on appelle aujourd'hui
Couzou-Tchai. La chaîne duTmolus tourne vers le sud et va se rattacher au mont Messogis,
qui court est et ouest parallèlement au Tmolus. C'est dans la grande vallée qui sépare
ces deux montagnes que coule le Caystre, dont le territoire est divisé, comme nous l'a-
vons dit, en plaines cilbianes, hyrcaniertnes, syriennes, beltines; les autres plaines ap-
partenant à d'autres bassins. Les murailles de Philadelphie forment presque un carré par-
fait. Le mur qui fait face à la plaine était défendu par des tours; dans la partie supé-
rieure de la ville est une enceinte carrée et indépendante des murailles; c'est probablement
le Castrum. Une seule porte antique existe encore; elle est carrée et surmontée d'un arc
en décharge dans le style byzantin.

Au milieu de la ville se voient les ruines d'un grand tétrapyle, dont les piliers sont

(,) Ville blanche et non pas ville de Dieu, comme le <2) Strabon, liv. XIII, p. 629.

disent communément les voyageurs.
 
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