Overview
Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Van Hasselt, André Henri Constant; Jamar, Alexandre [Oth.]
Biographie nationale: vie des hommes et des femmes illustres de la Belgique, depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours (Première Partie): Souverains, hommes politiques, guerriers, missionnaires, saints, évêques, etc. — Bruxelles: Alexandre Jamar, éditeur, 1856

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.53598#0078
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
58

BIOGRAPHIE NATIONALE

Toutefois Astolphe viole bientôt ses promesses. En 755, il pénètre de nouveau
dans la Romagneet tient pendant trois mois la capitale du monde chrétien assiégée.
Mais au retour du printemps, Pépin franchit une seconde fois les Alpes et force le
souverain lombard à exécuter les conditions du traité conclu l’année précédente.
Puis il reprend le chemin de son royaume, laissant à l’abbé Folrade le soin de dé-
poser sur le tombeau de saint Pierre les cfels desvilles de l’exarchat et de la Penta-
pole, ainsi que l’acte de cette célèbre donation qui, connue sous le nom de donation
de Pépin, constituait au fond une usurpation réelle sur le domaine sans défense
des empereurs de Constantinople et devint la pierre angulaire du pouvoir temporel
des papes. La mort ne permit pas à Astolphe de fausser une deuxième fois son
serment. Il mourut des suites d’une chute de cheval peu de temps après la retraite
des Franks, et les Lombards lui donnèrent pour successeur Didier, son ancien
connétable, que nous verrons plus tard aux prises avec Charlemagne.
S’il faut en croire les légendes un peu suspectes du moine de Saint-Gall, la hâte
que Pépin avait mise à regagner ses États après la seconde expédition d’Italie fut
mal interprétée par les chefs de sa propre armée, dont quelques-uns allèrent jusqu’à
l’accuser entre eux de manquer de courage. Informé de leurs propos, le roi vou-
lut leur prouver de quoi il était capable. Il fit donc, un jour, enfermer dans une
arène un taureau sauvage et redoutable par sa taille, et lâcher sur cet animal un lion
qui d’un bond le renversa sur le sol. Alors, s’adressant à ses compagnons :
— Allons ! leur dit Pépin, qui de vous ira délivrer ce taureau et tuer ce lion?
Les seigneurs se regardent avec effroi. A peine s’ils ont la force de répondre :
— Sire, pas un homme sur la terre n’oserait tenter une pareille entreprise.
Aussitôt le roi se lève avec le plus grand calme, descend dans l’arène l’épée à la
main, abat du même coup la tête des deux animaux, remet l’arme au fourreau et re-
vient tranquillement s’asseoir sur son trône ’.
Pendant que Pépin se faisait l’arbitre des destinées de l’Italie, les Saxons avaient
recommencé à s’agiter. Les réduire de nouveau à l’impuissance et les forcer à payer
un tribut annuel de trois cents chevaux, ce fut pour lui l’affaire de la campagne
de 758. L’année suivante, nous le voyons tourner ses armes contre Waïfre d’Aqui-
taine. Pendant huit ans (760-768) il sillonne avec ses leudes tout le territoire du midi
de la Gaule, le dévaste par le fer et par le feu, refoule au delà des Pyrénées les der-
niers débris des Sarrasins et termine cette guerre si longue par la mort de Waïfre et
par l’adjonction définitive de l’Aquitaine aux terres de la couronne.
Au retour de cette campagne, Pépin tomba malade d’hydropisie à Saintes, d’où il
se fit transporter d’abord à Tours, ensuite à Paris. Là. dans une grande assemblée
des évêques et des dignitaires du royaume, il partagea, selon l’ancien usage, ses États
entre ses deux fils, assignant à Charles l’Ostrasie, à Carloman la Bourgogne, l’Alama-
nie, l’Alsace et la Provence, et à chacun d’eux une part de l'Aquitaine. Il expira
le 24 novembre 768, et fut enterré dans la basilique de Saint-Denis.
Andiàé van Hasselt.

1 Monach. San Galiænsis H, 15.
 
Annotationen