ous ne sommes point de ceux qui s’imaginent que deux
peuples doivent se faire une guerre acharnée pour l’unique
plaisir de tirer vanité du lieu de naissance d’un homme
célèbre.
Et cependant ce genre de rivalité existe de pays à pays,
de ville à ville ; partout on en retrouve les traces. Sept cités
BAUDOUIN DE CONSTANTINOPLE.
de la Grèce se disputaient l’honneur d’avoir donné le jour à l'auteur de l’Iliade ; Anvers
et Cologne prétendent, avec des titres égaux, avoir vu naître notre immortel Ru-
bens, cette personnification si complète du génie artistique flamand. Qui sait? dans
quelques siècles, l’Italie, — dont la Corse a si longtemps fait partie, bien plus en-
core par son idiome national et ses mœurs que par sa position géographique, —
réclamera peut-être aussi Napoléon comme un enfant de son sol.
Qu’est-ce que cela prouve, au fond? Rien, sinon qu’un peuple qui est soucieux de
sa dignité a raison de s’enorgueillir du nom d’un personnage illustre auquel il a
donné le jour. Carde toute gloire rejaillit nécessairement quelque chose sur la nation
qui a soin d’en demander sa part