BAIUS ET JANSEN1US.
n’est nouveau sous le soleil. Si ce proverbe est d’une vérité
Æ incontestable, il l’est surtout en matière de philosophie. L’histoire des
idées et des erreurs est la plus curieuse des histoires. Elles ont leur
périodicité comme les comètes. Elles se manifestent à de certaines épo-
;) ques, pour retomber dans les ténèbres, après avoir, pendant quelque
temps, promené leur lumière dans les espaces de l’intelligence; puis,
voilà qu’au bout d’un siècle, de cinq siècles, quelque astronome intel-
lectuel les ramène dans le champ de son télescope et les donne comme
(nouvelles à ses contemporains, jusqu’à ce qu’elles s’évanouissent de
, nouveau pour reparaître encore quelques autres siècles plus tard. Ainsi,
ouvrez les poètes français de l’époque de saint Louis, et vous serez
étonné d’y voir que Voltaire, dans ses hardiesses les plus impies, ne fut qu’un pâle
copiste de Rutebeuf et du roman du Renard, et que les saint-simoniens puisèrent