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Van Hasselt, André Henri Constant; Jamar, Alexandre [Bearb.]
Biographie nationale: vie des hommes et des femmes illustres de la Belgique, depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours (Première Partie): Souverains, hommes politiques, guerriers, missionnaires, saints, évêques, etc. — Bruxelles: Alexandre Jamar, éditeur, 1856

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https://doi.org/10.11588/diglit.53598#0160
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I26

BIOGRAPHIE NATIONALE.

comtale sur trois têtes différentes, et put, inspiré par l’exemple de trois princes qui
se distinguaient par des qualités si diverses, se former de bonne heure à l’art difficile
de gouverner les hommes. Il eut la fermeté de Robert le Frison, la bravoure de Robert
de Jérusalem et l’austère amour de la justice qui signala Baudouin à la Hache. Ce
fut, sans doute, le récit des expéditions entreprises dans la Terre Sainte parles deux
Robert qui lui inspira l’idée de faire à son tour ce voyage d’outre-mer où allaient
s’essayer tous les courages. Car son biographe Galbert nous le montre faisant ses
premières armes en Orient, sans que toutefois cet écrivain entre dans aucun détail
sur cette expédition ni sur l’époque où elle eut lieu. C’est évidemment à tort qu’on a
fait assister Charles de Danemark à la fondation du royaume chrétien en Palestine et
à la mort de Godefroid de Bouillon, attendu qu’étant né vers l’an 1083, il avait à peine
atteint l’âge de treize ans lorsque la première croisade se mit en marche. On peut
conjecturer avec plus de probabilité qu’il se trouva parmi les sept mille Flamands,
Anglais et Danois qui abordèrent en I I07 au port de Joppé et dont la plupart avaient
voulu répondre à l’appel adressé, l’année précédente, à la chevalerie d’Occident par
Bohémond d’Antioche lorsqu'il vint en France pour épouser la fille du roi Philippe.
Quoi qu’il en soit, aucune source contemporaine ne nous renseigne sur le séjour du
jeune prince dans la Terre Sainte ni sur les actes de guerre auxquels il prit part.
Tout ce que nous savons de certain, c’est qu’il rentra en Flandre peu de temps avant
la mort de Robert H. Sous le règne de Baudouin à la Hache, il demeura dans une
sorte d’obscurité où la rareté de renseignements ne nous permet de recueillir que
deux faits : l’un est relatif au mariage qu’il contracta avec Marguerite de Clermont,
l’autre à l’investiture que Baudouin lui conféra du territoire d’Amiens et de celui
d’Ancre, enlevés en 1117 par les Flamands au sire de Coucy et à Hugues de Saint-Pol.
Cependant à peine Charles fut-il parvenu au pouvoir qu’il lui fallut le défendre les
armes à la main contre une ligue formidable dont l’instigateur et l’âme était Guil-
laume, vicomte d’Ypres. Ce seigneur, rejeton naturel de Philippe, second fils de Robert
le Frison, prétendait à la succession de Baudouin à la Hache comme légitime repré-
sentant d’épée du dernier comte. Connu des barons flamands qui avaient pu appré-
cier sa valeur en Orient pendant la première croisade -, soutenu par Clémence de
Bourgogne, dont il avait épousé une nièce et qui, devenue veuve de Robert H,
s’était unie en secondes noces à Godefroid le Rarbu, duc de la basse Lotharingie ;
secondé par plusieurs grands feudataires de la Flandre à qui Baudouin à la Hache
avait fait sentir son inflexible autorité, et par d’autres seigneurs parmi lesquels se
distinguaient surtout les comtes de Hainaut et de Boulogne, les sires d’Hesdin, de
Saint-Pol et de Coucy, ainsi que l’avoué de Thérouanne; même encouragé secrète-
ment par le roi de France Louis VI, dont il était devenu le beau-frère par le mariage
de ce souverain avec une autre nièce de la duchesse Clémence, Guillaume d’Ypres
paraissait avoir pour lui toutes les chances dans la lutte qui allait s’engager.
La duchesse ouvrit la campagne en s’emparant d’Audenarde, tandis que Hugues de
Saint-Pol, Gauthier d’Hesdin et Eustache de Boulogne commençaient les hostilités
sur la Lys supérieure. La cause de Charles de Danemark paraissait perdue. Mais,
rassemblant toute l’énergie naturelle à sa race, il réunit ses troupes à Saint-Omer et
se mit en campagne à son tour. Dès lors ce ne fut plus qu’une suite non interrompue
 
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