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Van Hasselt, André Henri Constant; Jamar, Alexandre [Bearb.]
Biographie nationale: vie des hommes et des femmes illustres de la Belgique, depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours (Première Partie): Souverains, hommes politiques, guerriers, missionnaires, saints, évêques, etc. — Bruxelles: Alexandre Jamar, éditeur, 1856

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https://doi.org/10.11588/diglit.53598#0518
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BIOGRAPHIE NATION A L E.

Jésuites, il y poursuivit ses études latines jusqu’à la suppression de cet ordre en
Belgique, et alla terminer son cours d’humanités au gymnase de Gheel, bourg de la
province d’Anvers. Il lit sa philosophie à l’université de Louvain et sa théologie au
séminaire de Malines. Promu aux ordres sacrés le 10 juin 1786, il fut nommé, deux
années après, coadjuteur à l’église de Notre-Dame en cette ville. En 1789, il fut
attaché en la même qualité à l’église d’Assche, entre Bruxelles et Alost, et en 1791
il reçut le titre de desservant au même endroit. Dans le cours de la même année, il
fut rappelé à Malines comme vicaire de l’église de Notre-Dame d’IIanswyck.
Ici commence cette série d’œuvres de dévouement chrétien et de charité évangé-
lique qui composent la vie du vénérable Triest. Au moment où il venait de prendre
possession de son vicariat, une maladie contagieuse, le typhus, sévissait dans
l’hôpital militaire de Malines. Les plus courageux fuyaient ce séjour de désola-
tion et de mort. Triest est le seul qui ne s’en effraye point. Nouveau Belzunce, il
brave la terrible contagion ■ il passe le jour et la nuit au chevet des malades ; il les
soutient, les exhorte, les console et les aide à mourir. Cependant bientôt ses forces
succombent à son zèle; il tombe lui-même atteint du mal. Mais Dieu ne voulait pas
qu’il mourût. Triest était destiné à subir d’autres épreuves et à donner d’autres
exemples à ses frères.
II fut nommé, en 1797, curé et chanoine de l’église collégiale de Saint-Pierre, à Re-
naix, dans la Flandre orientale. A peine Triest est-il arrivé à Renaix qu’il est sommé
par le commissaire de la république française de prêter le serment prescrit par la
loi du 7 vendémiaire an vu. Il s’y refuse, et ses vicaires suivent son exemple. Son
église est fermée aussitôt, et une série d’odieuses persécutions commence contre ces
dignes ecclésiastiques. Triest et ses nobles compagnons ne peuvent s’y soustraire
qu’en se cachant. Mais, malgré les périls qui le menacent de toute part, il ne re-
nonce pas à remplir les devoirs de son ministère 11 célèbre chaque jour le saint
office dans quelque retraite connue des seuls fidèles; il les encourage et leur promet
des jours meilleurs ; il visite les malades et les fortifie par d’onctueuses exhortations.
Cependant les gendarmes républicains le cherchent de tous côtés Le danger qu’il
court est devenu d’autant plus imminent que son zèle grandit au milieu des perqui-
sitions mêmes dont il est l'objet. Une nuit il apprend, au fond de sa retraite, que la
femme du brigadier delà gendarmerie se trouve à l'agonie. N’écoutant que la voix
de sa mission, il se rend droit à la maison de la mourante. Au moment même
où Triest est là accomplissant les devoirs de son ministère, la porte s’ouvre, et le
mari de la malade aperçoit au chevet de sa femme le ministre de Dieu qui n’a pas
craint d’exposer sa liberté, sa vie peut-être, pour donner à une âme les derniers
secours de l’Église. Vaincu par tant degénérosité et de dévouement chrétien, il tombe
aux pieds du prêtre, en maudissant le mandat impie qu’il est chargé de remplir.
Le 15 mars 1802, après la conclusion du concordat, Triest put reprendre publi-
quement possession de sa collégiale ; mais cette église ayant été convertie en simple
oratoire, il fut attaché en qualité de desservant à celle de Saint-Martin, à Renaix.
A cette époque de sa vie il commença à exécuter ce vaste plan d’institutions utiles
qui lui doivent leur origine. Ouvrir des écoles gratuites pour les enfants pauvres,
pour les sourds-muets et pour les aveugles, établir des hospices pour les malades,
 
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