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Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel
Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne a la renaissance (Band 1) — Paris, 1858

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https://doi.org/10.11588/diglit.1313#0142
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[ l.\M)ll.l; | — 138 —

du prince porté par trois cents bêtes de somme ; les meubles et
ustensiles destinés à la cuisine ne sont pas oubliés ■

« Bien vos sai dire que reporte li tierz :
« Preoz et pailles, chauderons et trepiez,
« Et cros aguz, tenailles et landiers ;
« Quant il venront el règne essilié
« Que bien en puissent atorner à mengier;
« S'en serviront Guillaume le guerrier,
« Et en après trestoz les chevaliers. »

La fig. 2 fera comprendre les divers procédés de cuisson employés
simultanément autour de l'âtre. Ordinairement un gros anneau
était fixé à la tige des landiers pour pouvoir les remuer avec plus
de facilité, lorsqu'on voulait les éloigner ou les rapprocher l'un de
l'autre, suivant le besoin. La même figure montre la disposition de
ces anneaux. Les landiers de cuisine sont simples quoique forgés
avec grand soin ; mais ceux qui devaient être placés dans les apparte-
ments étaient souvent fort riches, ornés de brindilles de fer étampé
soudées sur la tige, de pièces de forge finement exécutées. On
rencontre peu de landiers antérieurs au xve siècle qui aient quelque
valeur comme travail, ces objets ayant, depuis longtemps, été
vendus comme vieille ferraille. Nous en avons dessiné un cependant
qui existait encore, il y a quinze ans, dans une maison de Vézelay,
et qui provenait probablement de l'abbaye '. Cette paire de landiers
datait certainement du xme siècle ; elle était d'une exécution assez
grossière, mais d'une belle forme et bien composée. Nous repro-
duisons ici (fig. 3) notre croquis. Ce landier est formé d'une tige
de 1er plat de 0,05 c. sur 0,02 à 0,03 c. de gros, gravée et sur
laquelle sont soudées des embrasses d'où s'échappent des feuilles
étampées et soudées après ces embrasses. L'extrémité supérieure
du landier se compose d'une tète d'animal fort bien forgée et soudée
sur la tige ; une des embrasses maintient un anneau ; le pied se

une cuisine dépendant de l'hôtel de la Poste à Saulieu ; on en trouve un assez grand
nombre dont les deux branches supérieures sont conservées, mais dont les réchauds
ont été enlevés, dans les provinces du centre de la France.

1 Depuis lors nous avons recherché cette paire de landiers qui était d'une assez
belle exécution, afin de l'acheter pour le musée de Cluny ; mais nous n'avons pu
savoir ce qu'elle était devenue : il est probable qu'elle aura été, comme tant d'autres
anciennes pièces de forges éparses dans nos petites villes de province, vendue avec
de vieux fers.
 
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