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Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel
Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne a la renaissance (Band 1) — Paris, 1858

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https://doi.org/10.11588/diglit.1313#0247
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--- 237 --- [ RETABLE ]

gauche, saint Jean. Dans la niche D, on voit saint Pierre, et dans
celle E, saint Paul. Divers sujets peints, d'un style remarquable,
garnissaient les huit étoiles ; trois de ces sujets seulement sont assez
bien conservés ; l'un représente la femme adultère et Jésus écrivant
sur le sable ; le second représente la résurrection de la fille du
centurion ; le troisième, la multiplication des pains. Nous donnons
(Pl. IX) le saint Pierre avec son entourage. Pour le mode de
fabrication de ces sortes de meubles, voir le résumé historique.

L'église abbatiale de Saint-Germain-des-Prés possédait un beau
retable en cuivre doré, qui avait été donné à l'abbaye par l'abbé
Simon, en 1236 \ Ce retable, qui avait 3m,00 de long sur 0,70 c. de
hauteur, se composait d'une suite d'arcatures séparées par des
colonnettes ; dans l'arcature centrale, plus large que les autres, on
voyait le Christ en croix, saint Jean et la Vierge, puis l'abbé Guil-
laume à genoux, rapporté, en 1409, devant le crucifix. Dans les
trois arcatures jumelles, à la droite du Christ, étaient placées les
statuettes en cuivre repoussé et doré de saint Jean-Baptiste, de
saint Pierre, de saint Jacques, de saint Philippe, de saint Germain
et dé sainte Catherine ; dans les arcatures, à la gauche du Christ,
celles de saint Paul, de saint André, de saint Michel archange, de

' Ce retable est assez bien gravé dans l'Histoire de l'Abbaye, de dom Bouillart,
pour faire voir que le bénédictin se trompe lorsqu'il prétend que l'abbé GuillaumellI
le lit refondre en 1409. Ce n'est pas la seule erreur de dom Bouillart à ce sujet ;
il donne le retable cotame un parement d'autel, parce que, de son temps, ce
meuble était, en effet, enchâssé dans une riche bordure d'orfèvrerie et se trouvait
placé devant le maître autel. Mais les dimensions en hauteur de cette plaque de cuivre
repoussé, ciselé, émaillé et doré, ainsi que les sujets qui la décorent, ne peuvent
laisser douter qu'elle n'ait été originairement un retable mobile, de même que le
style de l'ornementation la font certainement remonter au xiu" siècle. La petite ligure
qui est à genoux devant le Christ, au milieu du retable, portait, sous ses pieds,
cette inscription : « Guillermus tertiushujus ecclesise abbas. » C'est probablement là
ce qui fit croire à dom Bouillart que le retable en entier avait été refondu par cet
abbé. Mais ceci prouve seulement que Guillaume trouva bon de faire ajouter sa
statuette au devant du retable qu'il répara peut-être ; on voit très-bien, d'ailleurs,
que cette statuette n'a aucun rapport avec le reste de la composition et ne s'y relie en
aucune façon. Puis Guillaume, s'il eût été le donateur du retable, n'eût pas manqué
d'ajouter « hoc opus fecit, » suivant l'usage, et comme il n'avait pas manqué de le
dire dans l'inscription de la grande châsse refaite par lui. Ajoutons que dom Bouillart
reconnaît plus loin son erreur, car il dit : « Mais parce que ce retable n'avait pas assez

« de hauteur pour remplir le devant de l'autel, on y a ajouté une bordure.....» Si

nous insistons sur ce fait, c'est qu'il est important de constater qu'avant le xvi" siècle
on plaçait rarement des sujets et des personnages saints, surtout le Christ, devant
l'autel. Et, en effet, celte représentation de personnes divines devant les genoux do
l'officiant, ne paraît guère convenable.
 
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