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Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel
Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne a la renaissance (Band 1) — Paris, 1858

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https://doi.org/10.11588/diglit.1313#0436
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408

ME PRIVEE DE LA HAUTE BOURGEOISIE.

« mémoire le dit du philosophe, lequel s'appelle Bertrand le vieil,
« qui dit que se vous prenez ch imbrière ou varlet de haidtes
« responses et iières, sachiez que au départir, s'elle peut, elle vous
« fera injure ; et se elle n'est mie telle, mais flateresse et use de
« blandices, ne vous y fiez point, car elle bée en aucune autre
« partie à vous trichier ; mais se elle rougist et est taisant et
« vergongneuse quant vous la corrigerez, amez la comme vostre
« fille. »

Notre auteur a un intendant, Jehan le dépensier (dispensator),
et une première femme de ménage, Agnès la béguine; ce qui
indique un personnel nombreux de gens. « Si soiez advertie, con-
« tinue-t-il, et dictes à dame Agnès la béguine qu'elle voie com-
<( mencier devant elle ce que vous aurez à cuer estre tost fait; et
« premièrement qu'elle commande aux chambrières que bien
« matin les entrées de vostre hostel, c'est assavoir la salle et les
« autres lieux par où les gens entrent et s'arrestent en l'ostel pour
« parler soient au bien matin balléyés et tenus nettement, et les
« marchepiés (devant les bancs), banquiers et fourmiers (garni-
ce tures, coussins, tapis posés sur les formes) qui illecques sont sur
« les formes, despoudrés et escoués ; et subséquemment les autres
« chambres pareillement nettoiées et ordonnées pour ce jour, et de
ce jour en jour, ainsi comme il appartient à nostre estât.

« Item, que par ladicte dame Agnès vous faciez principalement
« et songneusement et diligemment penser de vos bestes de chaîn-
ée bre comme petis chiennes, oiselets de chambre : et aussi la
« béguine et vous pensez des autres oiseaulx domeschés, car ils ne
« pevent parler, et pour ce vous devez parler et penser pour eulx,
« se vous en avez. » S'ensuivent de longues recommandations sur
les soins à prendre des bètes, au village, dans la propriété des
champs, moutons, bœufs, gélines, oies, chevaux, sur l'état qu'il en
faut tenir, sur leurs produits; comment il faut que la maltresse
prenne intérêt à ces détails, se faire renseigner, afin que les domes-
tiques soient plus diligents. Puis des recettes pour détruire les
loups, les rats ; les soins à apporter pour la conservation des four-
rures, des draps, pour détacher les étoffes, pour conserver les vins.
Encore sur les repas des domestiques, qui doivent être abondants
mais courts ; car, disent «les communes gens : Quant varlet pr esche
« à table et cheval paist en gué, il est tems qu'on Ven oste, que
« assez y a esté. » Sur la clôture la nuit, sur le couvre-feu. « Et
« ayez fait adviser, par avant, qu'ils aient chascun (les gens) loing
« de son lit le chandelier à platine (à large plat) pour mettre sa
 
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