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Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel
Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne a la renaissance (Band 1) — Paris, 1858

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https://doi.org/10.11588/diglit.1313#0443
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CONCLUSION

Lorsque l'empire romain tomba en Occident sous l'épée des
barbares, ceux-ci trouvèrent chez les populations conquises, et
particulièrement dans les Gaules, les habitudes de luxe qui s'étaient
développées sous les derniers empereurs. En s'appropriant le terri-
toire, les propriétés publiques et privées, ces barbares cherchèrent
bientôt à ressembler aux vaincus ; ils voulurent avoir des demeures
abondamment pourvues de ce qui constitue le bien-être et le luxe.
Mais en détruisant les sources de la richesse publique, les arts et le
commerce, ils furent réduits à se servir longtemps des débris
ramassés dans les villes et les campagnes; le mobilier de leurs
palais dut être ce qu'étaient ces palais eux-mêmes : un amas désor-
donné, produit du pillage et de la ruine. L'industrie, en Occident,
fut anéantie à ce point que les Mérovingiens, et après eux les
princes de la race carlovingienne, durent longtemps recevoir de
l'Orient les meubles précieux, les étoffes et tous les objets de luxe
dont ils voulaient s'entourer. Sous Justinien déjà, des fabriques de
soieries s'établirent à Byzance, à Athènes, à Thèbes et à Corinthe.
L'Occident acheta ces étoffes précieuses dans ces centres de fabri-
cation, et aussi en Egypte, grand entrepôt des soieries de l'Asie,
qui furent longtemps apportées par les marchands arabes trafiquant
avec la Perse, l'Inde et même la Chine '. Plus tard les relations

' Voy. la Relut, de deux voyag. arabes au i\* siècle, trad. par Renaudot.—Hist. du
commerce entre le Levant et l'Europe. Depping, 1830.
 
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