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Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel
Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne a la renaissance (Band 2) — Paris, 1871

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https://doi.org/10.11588/diglit.1314#0362
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— 335 — | TOURNOI ]

tive. Sur un des côtés îles enclos consacrés aux tournois on érigeait
des tribunes dans lesquelles les dames nobles étaient en majorité.
Celait à qui paraîtrait devant cette assemblée en plus brillant équi-
page, à qui montrerait te plus de force et d'adresse. Après le combat,
les dames étaient ordinairement chargées de distribuer les récom-
penses aux vainqueurs. Ainsi ces exercices devenaient souvent
l'origine de rivalités et de haines profondes, et l'on conçoit que les
j'ois, qui avaient bien assez, d'embarras lorsqu'il s'agissait de mettre
l'accord entre leurs vassaux sur des questions d'un intérêt plus
sérieux, dussent s'opposer à ces nouveaux prétextes de rancunes et
de vengeances. Du Gange * rapporte tout au long une ordonnance
de Philippe le Dels à ce sujet, qui est d'un grand intérêt. Le prince
commande de mettre en prison tous ceux qui, malgré ses défenses,
ont assisté à des tournoiemens ou tupineis, soit dans le royaume,
soit dehors ; de mettre la main sur leurs biens et de ne les leur
rendre avec la liberté que quand ils auront fait amende honorable el
quand ils auront juré « sus sains » qu'ils n'assisteront plus à ces
tournois jusqu'à la Samt-Hemi. La récidive doit être punie d'un an
de prison, de la retenue d'une année des produits de la terre, et de
la confiscation dès harnais el chevaux au profit du seigneur sous la
juridiction duquel le délinquant aura été pris. Toutefois ces défenses
sont toujours temporaires; les papes comme les souverains ne
croyaient donc pas qu'il fût possible d'interdire ces fêles par des
bulles ou ordonnances ayant un caractère perpétuel, et savaient
bien que c'était déjà beaucoup d'obtenir une sorte de trêve à ces
combats courtois.

Les rois s'élèvent également contre l'usage d'armer chevaliers des
nobles pendant les tournois, c'est même là le préteste de l'ordon-
nance que nous venons de citer. Ils n'admettaient pas, et ils avaient
raison, que ces simulacres de combats fussent de nature à permettre
de conférer l'ordre de chevalerie aux vainqueurs. A leurs yeux, il
fallait avoir fait d'autres preuves et dans des occasions utiles. Ils
considéraient que c'était abaisser l'institution de la chevalerie que
de faire des chevaliers « es dits tournoiemens ».

En 1209, Philippe-Auguste avait déjà contraint ses enfants de jurer
entre ses mains qu'ils ne prendraient pas part aux tournois et qu'ils
se contenteraient d'y assister, le cas échéant, comme simples spec-
tateurs, non point armés comme chevaliers, mais la cerveliêre de

/ Louis, |>. )73.
 
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