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— /|31 — [ chasse ]

de Monseigneur '. » Les ehiens étaient l'objet de soins assidus. On
les envoyait en pèlerinage et l'on disait des messes à leur intention.

En 1359, Edouard d'Angleterre, traversant la France avec son
armée, pendant la captivité du roi Jean, menait, à sa suite, dit Frois-
sart, « trente fauconniers à cheval chargés d'oiseaux, et bien
« soixante couples de forts chiens et autant de lévriers, dont il âlloit
« chacun jour en chasse 2. s

Les ducs de Bourgogne possédaient les plus nombreux équi-
pages de vénerie : « Six pages de chiens courants, six de lévriers;
« douze sous-pages de chiens, six gouverneurs de valets de chiens;
« six valets de chiens lévriers, douze valets de ehiens courants, six
a valets d'épagneuls, six valets de petits chiens, six valets de chiens
a angiais et de chiens d'Artois 3. »

Si les châtelaines ne suivaient les chasses à courre qu'accidentel-
lement, si elles laissaient aux hommes le plaisir des chasses aux
bêtes noires, elles se livraient avec passion à la chasse au vol, et en
effet cette chasse était un des exercices les plus charmants qu'on
puisse imaginer. Le Livre du rmj Modus décrit tout au long,
et la manière de chasser au vol, et la façon d'éîever, d'instruire et
de soigner les oiseaux. Il commence par dire quelles sont les trois
conditions que doit remplir le chasseur au vol. <s La première est de
« les aimer parfaitement (les oiseaux), la seconde est de leur être
« amiable, la tierce qu'on en soil curieux. » La noblesse féodale,
pendant les xii% xm1 et xive siècles, eut pour la chasse au vol un
goût si vif, qu'elle dépensait des sommes considérables et se ruinait
pour satisfaire cette passion. Mais avant de donner quelques détails
relatifs à cette chasse, et rentrant dans notre sujet, nous analyserons
une pièce de vers donnée par l'auteur du Livre du roi/ Modus, et
qui est une peinture de mœurs des châtelains des xm' etxivc siècles.

Celte pièce est intitulée : « C'y devise le jugement des chkns et
s des oyseaulx et lesquelz font plus beaux déduis', t II s'agit de
savoir, des deux chasses à courre et au vol, quelle est la plus
plaisante.

Deux troupes de dames et de chevaliers, l'une venant de chasser
au vol, l'autre à courre, se rencontrent a la tombée du jour, toutes

1 v«j-et Ijiuà et Charles ifOiicaus, leur influence sur les arts, etc.. par A. Cham-

l'i'lliiiiL 1-ïjjiMC, iium1. ili'-il. '< iiioiisi'isfiinirlr: iim: tic Nuix.nirs, 18ââ.

3 Chro». de Froîssart, livr. i, ehap. cpx.

3 Choisj, Bisl. de Charles VI, p. 222. — Vojez, pour de plus amples détails, la
gurne de Sainle-Palayc, Ma", sur fane, elitvnterie, t lil ; el Ugraud d'Atissy, t. I,
 
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