MORT DE RICHELIEU.
La reine elle-même était dans le secret de la cons-
piration ; mais n’étant point acculée, elle échappa
aux mortifications quelle aurait essuyées. Pour
Gaston duc d’Orléans , il accusa ses complices à son
ordinaire , s’humilia , consentit à rester à Blois sans
gardes, sans honneurs, et sa destinée fut toujours
de traîner ses amis à la prison ou à l’échafaud.
Le cardinal déploya dans sa vengeance, autorisée
de la justice, toute sa rigueur hautaine. On le vit
traîner le grand - écuyer à sa suite de Tarascon à
Lyon sur le Rhône dans un bateau attaché au sieu,
frappé lui-même à mort, et triomphant de celui qui
allait mourir par le dernier supplice. De là le car-
dinal se fit porter à Paris sur les épaules de ses
gardes dans une chambre ornée, où il pouvait tenir
deux hommes à côté de son lit : ses gardes se
relayaient ; on abattait des pans de muraille pour le
faire entrer plus commodément dans les villes ; c’est
ainsi qu’il alla mourir à Paris à cinquante-huit ans, 4décembre
et qu’il lailsa le roi satisfait de l’avoir perdu et I64'”
embarrasse d’être le maître.
On dit que ce ministre régna encore après sa
mort, parce qu’on remplit quelques places vacantes
de ceux qu’il avait nommés ; mais les brevets étaient
expédiés avant sa mort ; et ce qui prouve sans Le cardinal
répliqué qu’il avait trop régné, et qu’il ne régnai taJ^de^oa“*
plus , c’est que tous ceux qu’il avait fait enfermer a gent comp-
tant , saas
Huyghens de Zuylichem, père du célèbre Huyghens, fit sur Ja mort deqnoj,
M. de Thou ce distique latin :
O legum subtile nesas ; quïbus inter amicos
Nolle fidem fruflrà prodere , proditio eft.
Le duc de Bouillon était neveu du Stathouder allié de la France, et
qui de plus avait servi le cardinal auprès de Louis XIII.
La reine elle-même était dans le secret de la cons-
piration ; mais n’étant point acculée, elle échappa
aux mortifications quelle aurait essuyées. Pour
Gaston duc d’Orléans , il accusa ses complices à son
ordinaire , s’humilia , consentit à rester à Blois sans
gardes, sans honneurs, et sa destinée fut toujours
de traîner ses amis à la prison ou à l’échafaud.
Le cardinal déploya dans sa vengeance, autorisée
de la justice, toute sa rigueur hautaine. On le vit
traîner le grand - écuyer à sa suite de Tarascon à
Lyon sur le Rhône dans un bateau attaché au sieu,
frappé lui-même à mort, et triomphant de celui qui
allait mourir par le dernier supplice. De là le car-
dinal se fit porter à Paris sur les épaules de ses
gardes dans une chambre ornée, où il pouvait tenir
deux hommes à côté de son lit : ses gardes se
relayaient ; on abattait des pans de muraille pour le
faire entrer plus commodément dans les villes ; c’est
ainsi qu’il alla mourir à Paris à cinquante-huit ans, 4décembre
et qu’il lailsa le roi satisfait de l’avoir perdu et I64'”
embarrasse d’être le maître.
On dit que ce ministre régna encore après sa
mort, parce qu’on remplit quelques places vacantes
de ceux qu’il avait nommés ; mais les brevets étaient
expédiés avant sa mort ; et ce qui prouve sans Le cardinal
répliqué qu’il avait trop régné, et qu’il ne régnai taJ^de^oa“*
plus , c’est que tous ceux qu’il avait fait enfermer a gent comp-
tant , saas
Huyghens de Zuylichem, père du célèbre Huyghens, fit sur Ja mort deqnoj,
M. de Thou ce distique latin :
O legum subtile nesas ; quïbus inter amicos
Nolle fidem fruflrà prodere , proditio eft.
Le duc de Bouillon était neveu du Stathouder allié de la France, et
qui de plus avait servi le cardinal auprès de Louis XIII.