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Des succejjeurs de Sixte - Quint.
Grégaire XI V.
Uïh
CHAPITRE C L X X X V.
; V/ N voit combien l’éducation , la patrie , tous les
préjugés gouvernent les hommes. Grégoire XIV né
milanais et sujet du roi d’Espagne , fut gouverné
par la faction espagnole , à laquelle Sixte né sujet de
Rome avaitrésifté. Il immola tout ^Philippe II. Une
armée d’Italiens fut levée pour aller ravager la France
aux dépens de ce même trésor que Sixte-Quint avait
amassé pour défendre l’Italie ; et cette armée ayant
été battue et dissipée, il ne resta à Grégoire XIV que
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240 DE SIXTE-QUINT.
Philippe II réussissait, ce prince maître à la fois de la
France, du Milanais , et de Naples, le serait bien-
tôt du S1 Siège et de toute l’Italie. Sixte - Quint fit
donc ce que tout homme sage eût fait à sa place ;
il aima mieux s’exposer à tous les ressentimens de
Philippe II que de se ruiner lui-même en prêtant la
26 août main à la ruine de Henri IV. Il mourut dans ces
IS9°- inquiétudes, n’osant secourir Henri IV et craignant
Philippe II. Le peuple romain qui gémilsait sous le
fardeau des taxes , et qui haïssait un gouvernement
triste et dur , éclata à la mort de Sixte ; on eut beau-
coup de peine à l’empêcher de troubler la pompe
funèbre, de déchirer en pièces celui qu’il avait adoré
à genoux. Presque tous ses trésors furent dissipés un
an après sa mort, ainsi que ceux de Henri IV. Destinée
ordinaire qui fait voir allez la vanité des desseins des
hommes.