Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Dix-Neuvieme = Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations, Tome IV): Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90794109]

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.49766#0139
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
SOUS PHILIPPE IV. 129
Le détordre augmenta sous Philippe IV fils de 1621.'
Philippe III. Son favori le comte-duc Olivarès lui fit Philippe 1V
prendre le nom de grand à ton avènement : s’il l’avaitprend le noni
été , il n’eût point eu de premier ministre. L’Europe^ Srand”
et ses sujets lui refusèrent ce titre ; et quand il eut
perdu depuis le Roussillon par la faiblesse de ses
armes , le Portugal par sa négligence , la Catalogne
par l’abus de ton pouvoir , la voix publique lui
donna pour devise un fossé avec ces mots : Plus on
lui ôte , plus il ejt grand.
Ce beau royaume était alors peu puissant au-
dthors , et misérable au-dedans. On n’y connaissait
nulle police. Le commerce intérieur était ruiné par
les droits qu’on continuait de lever d’une province
à une autre. Chacune de ces provinces ayant été
autrefois un petit royaume , les anciennes douanes
subsistaient : ce qui avait été autrefois une loi regardée
comme nécessaire devenait un abus onéreux. On
ne sut point faire de toutes ces parties du royaume
un tout régulier. Le même abus a été introduit en
France ; mais il était porté en Espagne à un tel
excès qu’il n’était pas permis de transporter de
l’argent de province à province. Nulle industrie ne
sécondait, dans ces climats heureux, les présens de
la nature : ni les soies de Valence , ni les belles laines
de l’Andalousie et de laCastille, n’étaient préparées
par les mains espagnoles : les toiles fines étaient un
luxe très-peu connu: les manufactures ssamandes,
reste des monumens de la maison de Bourgogne ,
fournissaient à Madrid ce que l’on connaissait alors
de magnisicence. Les étoffes d’or et d’argent étaient
défendues dans cette monarchie , comme elles le
Efai fur les mœurs , etc. Tome IV. I
 
Annotationen