196 DE CROMWELL.
passer le reste de ses jours en paix. Cette résolution
n’était point extraordinaire dans un temps et dans un
pays où chacun se conduisait sui vaut ses principes.
Juin i6$o. C’est-là l’époque de la grande fortune de Cromwell.
Il est nommé général à la place de Fairfax. Il se rend
en Ecosse avec une armée accoutumée à vaincre
depuis près de dix ans. D’abord il bat les Ecossais
à Dombar, et se rend maître de la ville d’Edim-
bourg. De là il suit Charles II , qui s’était avancé
jusqu’à Worcester en Angleterre , dans l’espérance
que les Anglais de son parti viendraient l’y joindre :
mais ce prince n’avait avec lui que de nouvelles
ïsseptembretroupes sans discipline. Cromwell l’attaqua suries
i6$o' bords de la Saverne , et remporta presque sans résis-
•tance la victoire la plus complète qui eût jamais
signalé sa fortune. Environ sept mille prisonniers
furent menés à Londres, et vendus pour aller tra-
vailler aux plantations anglaises en Amérique. C’est,
je crois , la première fois qu’on a vendu des hommes
comme des esclaves chez les chrétiens depuis l’abo-
lition de la servitude. L’armée victorieuse se rend
maîtrelse de l’Ecosse entière. Cromwell poursuit le roi
par - tout.
L’imagination, qui a produit tant de romans, n’a
guère inventé d’aventures plus singulières , ni des
dangers plus pressans, ni des extrémités plus cruelles
que tout ce que Charles II essuya en fuyant la pour-
suite du meurtrier de son père. Il fallut qu’il marchât
presque seul par les routes les moins fréquentées ,
exténué de fatigue et de faim jusque dans le comté
de Strafford. Là, au milieu d’un bois, poursuivi
par les soldats de Cromwell, il se cacha dans le creux
passer le reste de ses jours en paix. Cette résolution
n’était point extraordinaire dans un temps et dans un
pays où chacun se conduisait sui vaut ses principes.
Juin i6$o. C’est-là l’époque de la grande fortune de Cromwell.
Il est nommé général à la place de Fairfax. Il se rend
en Ecosse avec une armée accoutumée à vaincre
depuis près de dix ans. D’abord il bat les Ecossais
à Dombar, et se rend maître de la ville d’Edim-
bourg. De là il suit Charles II , qui s’était avancé
jusqu’à Worcester en Angleterre , dans l’espérance
que les Anglais de son parti viendraient l’y joindre :
mais ce prince n’avait avec lui que de nouvelles
ïsseptembretroupes sans discipline. Cromwell l’attaqua suries
i6$o' bords de la Saverne , et remporta presque sans résis-
•tance la victoire la plus complète qui eût jamais
signalé sa fortune. Environ sept mille prisonniers
furent menés à Londres, et vendus pour aller tra-
vailler aux plantations anglaises en Amérique. C’est,
je crois , la première fois qu’on a vendu des hommes
comme des esclaves chez les chrétiens depuis l’abo-
lition de la servitude. L’armée victorieuse se rend
maîtrelse de l’Ecosse entière. Cromwell poursuit le roi
par - tout.
L’imagination, qui a produit tant de romans, n’a
guère inventé d’aventures plus singulières , ni des
dangers plus pressans, ni des extrémités plus cruelles
que tout ce que Charles II essuya en fuyant la pour-
suite du meurtrier de son père. Il fallut qu’il marchât
presque seul par les routes les moins fréquentées ,
exténué de fatigue et de faim jusque dans le comté
de Strafford. Là, au milieu d’un bois, poursuivi
par les soldats de Cromwell, il se cacha dans le creux