DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.49766#0208
198
DE CROMWELL*
voulu se rendre souverain en Hollande , comme
Charles en Angleterre , et n’ayant pas mieux réussi
que lui. Il laissait un fils au berceau ; et le parle-
ment espérait que les Hollandais se parleraient
de statthouder , comme l’Angleterre se palsait de
monarque , et que la nouvelle république de l’An-
gleterre, del’Ecosse et de la Hollande pourrait tenir
la balance de l’Europe ; mais les partisans de la
maison d'Orange s’étant opposés à ce projet, qui
tenait beaucoup de l’enthousiasme de ces temps-là,
ce même enthousiasme porta le parlement anglais à
déclarer la guerre à la Hollande. On se battit sur
mer avec des succès balancés. Les plus sages du
parlement, redoutant le grand crédit de Cromwell,
ne continuaient cette guerre que pour avoir un pré-
texte d’augmenter la ssotte aux dépens de l’armée ,
et de détruire ainsi peu à peu la puilsance dange-
reuse du général.
Cromwell les pénétra comme ils l’avaient pénétré :
ce fut alors qu’il développa tout son caractère : Je
sais, dit-il au major-général Vernon, pouffé à un dénoue-
3'0 avril ment méfait drejffer les cheveux à latête. Il se rendit
»6<>3. au parlement suivi d’officiers et de soldats choisis,
qui s’emparèrent de la porte. Dès qu’il eut pris sa
place : Je crois, dit-il, que ce parlement eft affez mùr pour
être dissous. Quelques membres lui ayant reproché
son ingratitude, il se met au milieu de la chambre :
Le Seigneur , dit-il, na plus hefoin de vous ; ilachoift
d'autres inftrumenspour accomplir fon ouvrage. Après ce
discours fanatique , il les charge d’injures , dit à l’un
qu’il est un ivrogne , à l’autre qu’il mène une vie
scandaleuse , que l’évangile les condamne , et qu'ils
DE CROMWELL*
voulu se rendre souverain en Hollande , comme
Charles en Angleterre , et n’ayant pas mieux réussi
que lui. Il laissait un fils au berceau ; et le parle-
ment espérait que les Hollandais se parleraient
de statthouder , comme l’Angleterre se palsait de
monarque , et que la nouvelle république de l’An-
gleterre, del’Ecosse et de la Hollande pourrait tenir
la balance de l’Europe ; mais les partisans de la
maison d'Orange s’étant opposés à ce projet, qui
tenait beaucoup de l’enthousiasme de ces temps-là,
ce même enthousiasme porta le parlement anglais à
déclarer la guerre à la Hollande. On se battit sur
mer avec des succès balancés. Les plus sages du
parlement, redoutant le grand crédit de Cromwell,
ne continuaient cette guerre que pour avoir un pré-
texte d’augmenter la ssotte aux dépens de l’armée ,
et de détruire ainsi peu à peu la puilsance dange-
reuse du général.
Cromwell les pénétra comme ils l’avaient pénétré :
ce fut alors qu’il développa tout son caractère : Je
sais, dit-il au major-général Vernon, pouffé à un dénoue-
3'0 avril ment méfait drejffer les cheveux à latête. Il se rendit
»6<>3. au parlement suivi d’officiers et de soldats choisis,
qui s’emparèrent de la porte. Dès qu’il eut pris sa
place : Je crois, dit-il, que ce parlement eft affez mùr pour
être dissous. Quelques membres lui ayant reproché
son ingratitude, il se met au milieu de la chambre :
Le Seigneur , dit-il, na plus hefoin de vous ; ilachoift
d'autres inftrumenspour accomplir fon ouvrage. Après ce
discours fanatique , il les charge d’injures , dit à l’un
qu’il est un ivrogne , à l’autre qu’il mène une vie
scandaleuse , que l’évangile les condamne , et qu'ils