Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Dix-Neuvieme = Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations, Tome IV): Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90794109]

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.49766#0214
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
204 DE L ANGLETERRE
l'Angleterre. Le conseil guerrier d'Olivier Cromwell
brava d’abord Richard. Ce nouveau protecteur pré-
tendit s’assermir en convoquant un parlement, dont
une chambre composée d’officiers représentait les
pairs d’Angleterre, et dont l’autre formée de députés
anglais , écossais et irlandais , représentait les trois
royaumes ; mais les chefs de l’armée le forcèrent de
dissoudre ce parlement. Ils rétablirent eux-mêmes
l’ancien parlement qui avait fait couper la tête à
Charles I, et qu’ensuite Olivier Cromwell avait dissous
avec tant de hauteur. Ce parlement était tout répu-
blicain , aussi-bien que l’armée. On ne voulait point
de roi, mais on ne voulait pas non plus de protecteur.
Ce parlement , qu’on appela le croupion, semblait
idolâtre de la liberté ; et malgré son enthousiasme
fanatique , il se flattait de gouverner , haïlsant égale-
ment les noms de roi , de protecteurs , d’évêques
et de pairs , ne parlant jamais qu’au nom du peuple.
i mai 1659. Les officiers demandèrent à la fois au parlement
établi par eux que tous les partisans de la maison
royale fusfent à jamais privés de leurs emplois , et
que Richard Cromwell fût privé du protectorat. Ils le
traitaient honorablement, demandant pour lui vingt
mille livres sterling de rente, et huit mille pour sa
mère ; mais le parlement ne donna à Richard Cromwell
que deux mille livres une fois payées , et lui ordonna
de sortir dans six jours de la maison des rois ; il obéit
sans murmure , et vécut en particulier paisible.
On n’entendait point parler alors des pairs ni
des évêques. Charles II paraissait abandonné de tout
le monde, aussi-bien que Richard Cromwell; et on
croyait dans toutes les cours de l’Europe que la
 
Annotationen