INTERDÎT DE VENISE. 245
qu’ils avaient obéi aux ordres de quelques hommes
puilsans ; on accusa les jésuites, on soupçonna le
pape ; le crime fut désavoué par la cour romaine
et par les jésuites. Fra-Paolo qui réchappa de ses
blessures garda long- temps un des {silets dont il
avait été frappé, et mit au-dessous cette inscription :
fiilo délia chieja romana.
Le roi d’Espagne excitait Je pape contre les
Vénitiens, et le roi Henri IV se déclarait pour eux. et Ro-
Les Vénitiens armèrent à Vérone , à Padoue , à me-.
Bergame, àBrescia; ils levèrent quatre mille soldats
en France. Le pape deson côté ordonna la levée de
quatre mille corses , et de quelques suisses catho-
liques. Le cardinal Borghèfe devait commander cette
petite armée. Les Turcs remercièrent DIEU solem-
nelleraent de la discorde qui divisait le pape et
Venise. Leroi Henri IV eut la gloire, comme je l’ai
déjà dit, d’être l’arbitre du différend, et d’exclure
Philippe III de la médiation. Paul V esfuya la mor-
tification de ne pouvoir même obtenir que l’accom-
modement se fit à Rome. Le cardinal de Joyeufe,
envoyé par le roi de France àVenise, révoqua, au 1607.
nom du pape , l’excommunication et l’interdit. Le
pape abandonné par l’Espagne ne montra plus que
de la modération , et les jésuites reslètent bannis de
la république pendant plus de cinquante ans : ils
n’y ont été rappelés qu’en 1657 , à la prière du
pape Alexandre VII, mais ils n’ont jamais pu y
rétablir leur crédit.
Paul V depuis ce temps ne voulut plus faire
aucune décision qui pût compromettre son autorité;
on le prelsa en vain de faire un article de foi de
Q?
qu’ils avaient obéi aux ordres de quelques hommes
puilsans ; on accusa les jésuites, on soupçonna le
pape ; le crime fut désavoué par la cour romaine
et par les jésuites. Fra-Paolo qui réchappa de ses
blessures garda long- temps un des {silets dont il
avait été frappé, et mit au-dessous cette inscription :
fiilo délia chieja romana.
Le roi d’Espagne excitait Je pape contre les
Vénitiens, et le roi Henri IV se déclarait pour eux. et Ro-
Les Vénitiens armèrent à Vérone , à Padoue , à me-.
Bergame, àBrescia; ils levèrent quatre mille soldats
en France. Le pape deson côté ordonna la levée de
quatre mille corses , et de quelques suisses catho-
liques. Le cardinal Borghèfe devait commander cette
petite armée. Les Turcs remercièrent DIEU solem-
nelleraent de la discorde qui divisait le pape et
Venise. Leroi Henri IV eut la gloire, comme je l’ai
déjà dit, d’être l’arbitre du différend, et d’exclure
Philippe III de la médiation. Paul V esfuya la mor-
tification de ne pouvoir même obtenir que l’accom-
modement se fit à Rome. Le cardinal de Joyeufe,
envoyé par le roi de France àVenise, révoqua, au 1607.
nom du pape , l’excommunication et l’interdit. Le
pape abandonné par l’Espagne ne montra plus que
de la modération , et les jésuites reslètent bannis de
la république pendant plus de cinquante ans : ils
n’y ont été rappelés qu’en 1657 , à la prière du
pape Alexandre VII, mais ils n’ont jamais pu y
rétablir leur crédit.
Paul V depuis ce temps ne voulut plus faire
aucune décision qui pût compromettre son autorité;
on le prelsa en vain de faire un article de foi de
Q?