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https://doi.org/10.11588/diglit.49766#0261
DE VENISE.
25i
Le commerce avait rendu laToscane si ssorissante
et ses souverains si riches que le grand-duc Cojme II
fut en état d’envoyer vingt mille hommes au secours
du duc de JVIantoue, contre le duc de Savoie en
1613 , sans mettre aucun impôt sur ses sujets:
exemple rare chez les nations plus puilsantes.
La ville de Venise jouisfait d’un avantage plus venise aorif-
singulier ; c’est que depuis le treizième siècle sasante-
tranquillité intérieure ne fut pas altérée un seul
moment; nul trouble, nulle sédition, nul danger
dans la ville. Si on allait à Rome et à Florence pour
y voir les grands monumens des beaux arts, les
étrangers s’emprelsaient d'aller goûter dans Venise
la liberté et les plaisirs; et on y admirait encore,
ainsi qu’à Rome, d’excellens morceaux de peinture.
Les arts de l’esprit y étaient cultivés; les spectacles
y attiraient les étrangers. Rome était la ville des
cérémonies , et Venise la ville des divertissemens :
elle avait fait la paix avec les Turcs après la bataille
de Lépante , et sou commerce , quoique déchu , était
encore considérable dans le Levant : elle polsédait
Candie, et plu sieurs îles, ITstrie , laDalmatie, une
partie de l’Albanie, et tout ce qu’elle conserve de
nos jours en Italie.
Au milieu de ses prospérités elle fut sur le point conjuration
d’être détruite par une conspiration qui n’avait pointde Bedmar-
d’exemple depuis la fondation de la république. 1 6 1 8.
L’abbé de V Réal, qui a écrit cet événement célèbre
avec le style de Sallujie, y a mêlé quelques embellis-
semens de roman, mais le fond en est très-vrai.
Venise avait eu une petite guerre avec la maison
d’Autriche sur les côtes de l’Istrie. Le roi d’Espagne
25i
Le commerce avait rendu laToscane si ssorissante
et ses souverains si riches que le grand-duc Cojme II
fut en état d’envoyer vingt mille hommes au secours
du duc de JVIantoue, contre le duc de Savoie en
1613 , sans mettre aucun impôt sur ses sujets:
exemple rare chez les nations plus puilsantes.
La ville de Venise jouisfait d’un avantage plus venise aorif-
singulier ; c’est que depuis le treizième siècle sasante-
tranquillité intérieure ne fut pas altérée un seul
moment; nul trouble, nulle sédition, nul danger
dans la ville. Si on allait à Rome et à Florence pour
y voir les grands monumens des beaux arts, les
étrangers s’emprelsaient d'aller goûter dans Venise
la liberté et les plaisirs; et on y admirait encore,
ainsi qu’à Rome, d’excellens morceaux de peinture.
Les arts de l’esprit y étaient cultivés; les spectacles
y attiraient les étrangers. Rome était la ville des
cérémonies , et Venise la ville des divertissemens :
elle avait fait la paix avec les Turcs après la bataille
de Lépante , et sou commerce , quoique déchu , était
encore considérable dans le Levant : elle polsédait
Candie, et plu sieurs îles, ITstrie , laDalmatie, une
partie de l’Albanie, et tout ce qu’elle conserve de
nos jours en Italie.
Au milieu de ses prospérités elle fut sur le point conjuration
d’être détruite par une conspiration qui n’avait pointde Bedmar-
d’exemple depuis la fondation de la république. 1 6 1 8.
L’abbé de V Réal, qui a écrit cet événement célèbre
avec le style de Sallujie, y a mêlé quelques embellis-
semens de roman, mais le fond en est très-vrai.
Venise avait eu une petite guerre avec la maison
d’Autriche sur les côtes de l’Istrie. Le roi d’Espagne