ET AUTRES PAYS. 343
plus grand des crimes ; il semble qu’ils les craignent
encore après le danger qu’ils ont couru. Cette terreur
ne s’accorde ni avec le courage de la nation , ni
avec la grandeur de l’empire ; mais l’horreur du paslé
a plus agi en eux que la crainte de l’avenir. Toute
la conduite des Japonais a été celle d'un peuple
généreux, facile , fier et extrême dans ses résolu-
tions : ils reçurent d’abord les étrangers avec cor-
dialité ; et quand ils se sont crus outragés et trahis
par eux, ils ont rompu avec eux sans retour.
Lorsque le ministre Colbert d’éternelle mémoire, ies Fran.
établit le premier une compagnie des Indes en ^ais veulent
France , il voulut essayer d’introduire le commerce
des Français au Japon , comptant se servir des seuls Japon,
protestans, qui pouvaient jurer qu’ils n’étaient pas
de la religion des Portugais ; mais les Hollandais
s'opposèrent à ce dessein , et les Japonais , contens
de recevoir tous les ans chez eux une nation qu’ils
font prisonnière , ne voulurent pas en recevoir
deux.
Je ne parlerai point ici du royaume de Sîam ,
qu’on nous représentait beaucoup plus vaste et plus
opulent qu’il n’est; on verra dans Siècle de Louis XIV
le peu qu’il est nécessaire d’en savoir. La Corée, la
Cochinchine , le Tunquin , le Laos, A va , Pégu ,
sont des pays dont on a peu de connaissance ; et
dans ce prodigieux nombre d’îles répandues aux
extrémités de l’Asie , il n’y a guère que celle de Java,
où les Hollandais ont établi le centre de leur domi-
nation et de leur commerce, qui puisse entrer dans
le plan de cette histoire générale. Il en est ainsi de
tous les peuples qui occupent le milieu de l’Afrique,
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plus grand des crimes ; il semble qu’ils les craignent
encore après le danger qu’ils ont couru. Cette terreur
ne s’accorde ni avec le courage de la nation , ni
avec la grandeur de l’empire ; mais l’horreur du paslé
a plus agi en eux que la crainte de l’avenir. Toute
la conduite des Japonais a été celle d'un peuple
généreux, facile , fier et extrême dans ses résolu-
tions : ils reçurent d’abord les étrangers avec cor-
dialité ; et quand ils se sont crus outragés et trahis
par eux, ils ont rompu avec eux sans retour.
Lorsque le ministre Colbert d’éternelle mémoire, ies Fran.
établit le premier une compagnie des Indes en ^ais veulent
France , il voulut essayer d’introduire le commerce
des Français au Japon , comptant se servir des seuls Japon,
protestans, qui pouvaient jurer qu’ils n’étaient pas
de la religion des Portugais ; mais les Hollandais
s'opposèrent à ce dessein , et les Japonais , contens
de recevoir tous les ans chez eux une nation qu’ils
font prisonnière , ne voulurent pas en recevoir
deux.
Je ne parlerai point ici du royaume de Sîam ,
qu’on nous représentait beaucoup plus vaste et plus
opulent qu’il n’est; on verra dans Siècle de Louis XIV
le peu qu’il est nécessaire d’en savoir. La Corée, la
Cochinchine , le Tunquin , le Laos, A va , Pégu ,
sont des pays dont on a peu de connaissance ; et
dans ce prodigieux nombre d’îles répandues aux
extrémités de l’Asie , il n’y a guère que celle de Java,
où les Hollandais ont établi le centre de leur domi-
nation et de leur commerce, qui puisse entrer dans
le plan de cette histoire générale. Il en est ainsi de
tous les peuples qui occupent le milieu de l’Afrique,
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