Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Vingt-Unieme = Siecle De Louis XIV., Tome II): Siecle De Louis XIV. — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90794257]

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.49768#0297
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
EGLISE.

291

souvënt conserve, et qu’un corps qui ne s’assemble
point perd nécessairement, se joint l’immunité tou-
jours réclamée parl’Eglise, et cette maxime , que fort
bien, eft le bien des pauvres : non qu’elle prétende ne
devoir rien à l’Etat dont elle tient tout ; car le
royaume , quand il a des besoins , est le premier
pauvre: mais elle allègue pour elle le droit de ne don-
ner que des secours volontaires ; et Louis XIV exigea
toujours cessecours , de manière à n’être pas refusé.
On s’étonne dans l’Europe et en France que le
clergé paye si peu ; on se figure qu’il jouit du tiers du Richesses
royaume. S’il posfédait ce tiers , il est indubitable qu’il du Ueise’
devrait payer le tiers des charges , ce qui se mon-
terait , année commune , à plus de cinquante millions,
indépendamment des droits sur les consommations
qu’il paye comme les autres sujets ; mais on se fait des
idées vagues et des préjugés sur tout.
Il est incontestable que l’Eglise de France est de
toutes les Eglises catholiques celle qui a le moins
accumulé de richelses. Non-seulement il'n’y a point
d’évêque qui se soit emparé, comme celui de Rome ,
d’une grande souveraineté , mais il n’y a point d’abbé
qui jouisse des droits régaliens, comme l’abbé du
Nlont-Cassin et les abbés d’Allemagne. En général
les évêchés de France ne sont pas d’un revenu trop
immense. Ceux de Strasbourg et de Cambrai sont les
de ceux de leurs peuples, sentiront sans doute un jour que leur intérêt
et la justice exigent également de soùmettre aux taxes les biens du.
clergé dans la proportion qu’ont ces biens avec ceux du reste de la nation;
et qu’en général tout privilège, en matière d’impôt, est une véritable
injustice, depuis que la ccmstitution militaire ayant changé, il n’existe
plus de service personnel gratuit , et que les esprits s’étant éclairés, on
sait que ce ne sont point les processions des moines, mais les évolutions
des soldats qui décident du succès des batailles.
T '2,
 
Annotationen