JANSENISME. 345
Baïus, sélon la coutume du pédantiSme de ces temps- ^ïwinin-
là, s’avisa de Soutenir, vers l’an 1552, quelques pro-telllglble‘
positions sur la grâce et sur la prédestination. Cette
question , ainsi que presque toute la métaphysique ,
rentre pour le fond dans le labyrinthe de la fatalité et
de la liberté où toute l’antiquité s’est égarée, et où
l’homme n’a guère de fil qui l’y conduise.
L’esprit de cunosité donné de DIEU à l’homme ,
cette impulsion nécessaire pour nous instruire, nous
emporte sans cesse au-delà du but, comme tous les
autres resSorts de notre ame , qui, s’ils ne pouvaient
nous pousfer trop loin , ne nous exciteraient peut-être
jamais assez.
Ainsi on a disputé sur tout ce qu’on connaît et sur
tout ce qu’on ne connaît pas: mais les diSputes des
anciens philosophes furent toujours paisibles ; et celles
des théologiens souvent sanglantes, et toujours tur-
bulentes.
Des cordeliers, qui n’entendaient pas plus ces ques-
tions que Michel Bains, crurent le libre arbitre renversé
et la doctrine de Scot en danger. Fâchés d’ailleurs
contre Baïus au sujet d’une querelle à peu près dans
le même goût, ils déférèrent soixante et seize proposi-
tions de Bains au pape Pie V. Ce fut Sixte-Quint, alors
général des cordeliers, qui dressa la bulle de condam-
nation en 1567.
Soit crainte de se compromettre, soit dégoût
d’examiner de telles subtilités, soit indifférence et
mépris pour des thèses de Louvain, on condamna ROme se
respectivement les soixante et seize propositions enni0<iue de
gros, comme hérétiques, Sentant l’hérésie , mal-son-
nantes, téméraires et suspectes, sans rien Spécifier et
Baïus, sélon la coutume du pédantiSme de ces temps- ^ïwinin-
là, s’avisa de Soutenir, vers l’an 1552, quelques pro-telllglble‘
positions sur la grâce et sur la prédestination. Cette
question , ainsi que presque toute la métaphysique ,
rentre pour le fond dans le labyrinthe de la fatalité et
de la liberté où toute l’antiquité s’est égarée, et où
l’homme n’a guère de fil qui l’y conduise.
L’esprit de cunosité donné de DIEU à l’homme ,
cette impulsion nécessaire pour nous instruire, nous
emporte sans cesse au-delà du but, comme tous les
autres resSorts de notre ame , qui, s’ils ne pouvaient
nous pousfer trop loin , ne nous exciteraient peut-être
jamais assez.
Ainsi on a disputé sur tout ce qu’on connaît et sur
tout ce qu’on ne connaît pas: mais les diSputes des
anciens philosophes furent toujours paisibles ; et celles
des théologiens souvent sanglantes, et toujours tur-
bulentes.
Des cordeliers, qui n’entendaient pas plus ces ques-
tions que Michel Bains, crurent le libre arbitre renversé
et la doctrine de Scot en danger. Fâchés d’ailleurs
contre Baïus au sujet d’une querelle à peu près dans
le même goût, ils déférèrent soixante et seize proposi-
tions de Bains au pape Pie V. Ce fut Sixte-Quint, alors
général des cordeliers, qui dressa la bulle de condam-
nation en 1567.
Soit crainte de se compromettre, soit dégoût
d’examiner de telles subtilités, soit indifférence et
mépris pour des thèses de Louvain, on condamna ROme se
respectivement les soixante et seize propositions enni0<iue de
gros, comme hérétiques, Sentant l’hérésie , mal-son-
nantes, téméraires et suspectes, sans rien Spécifier et