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https://doi.org/10.11588/diglit.49777#0331
DU CHEVALIER DE LA BARRE. 323
toujours jaloux. C’est alors un ordre intimé par
l’Eglise de faire le métier infâme de délateur. Vous
êtes menacés de l’enser si vous ne mettez: pas votre
prochain en péril de sa vie.
Il n’y a peut-être rien de plus illégal dans les
tribunaux de l’inquisition, et une grande preuve de
l’illégalité de ces monitoires, c’est qu’ils n’émanent
point directement des magistrats , c’est le pouvoir
ecclésiastique qui les décerne. Chose étrange qu’un
ecclésiastique j qui ne peut juger à mort, mette ainst
dans la main des juges le glaive qu’il lui est
désendu de porter !
11 n’y eut d’interrogés que le chevalier et le sieur
Moinel , enfant d’environ quinze ans. Moinel tout
intimidé , et entendant prononcer au juge le mot
d’attentat contre la religion, sut sl hors de lui qu’il
se jeta à genoux et fit une confession générale ,
comme s’il eut été devant un prêtre. Le chevalier
de la Barre, plus instruit et d’un esprit plus ferme ,
répondit toujours avec beaucoup de raison , et
disculpa Moinel dont il avait pitié. Cette conduite
qu’il eut jusqu’au dernier moment prouve qu’il
avait une belle ame. Cette preuve aurait dû être
comptée pour beaucoup aux yeux de juges intesi
ligens, et ne lui servit de rien.
Dans ce procès, Monsieur, qui a eu des suites si
affreuses, vous ne voyez que des indécences , et pas
une action noire ; vous n’y trouvez pas un seul dç
ces délits qui sont des crimes chez toutes les nations a
point de brigandage, point de violence , point de
lâcheté ; rien de ce qu’on reproche à ces enfans
ne serait même un délit dans tes autres communions
X q
toujours jaloux. C’est alors un ordre intimé par
l’Eglise de faire le métier infâme de délateur. Vous
êtes menacés de l’enser si vous ne mettez: pas votre
prochain en péril de sa vie.
Il n’y a peut-être rien de plus illégal dans les
tribunaux de l’inquisition, et une grande preuve de
l’illégalité de ces monitoires, c’est qu’ils n’émanent
point directement des magistrats , c’est le pouvoir
ecclésiastique qui les décerne. Chose étrange qu’un
ecclésiastique j qui ne peut juger à mort, mette ainst
dans la main des juges le glaive qu’il lui est
désendu de porter !
11 n’y eut d’interrogés que le chevalier et le sieur
Moinel , enfant d’environ quinze ans. Moinel tout
intimidé , et entendant prononcer au juge le mot
d’attentat contre la religion, sut sl hors de lui qu’il
se jeta à genoux et fit une confession générale ,
comme s’il eut été devant un prêtre. Le chevalier
de la Barre, plus instruit et d’un esprit plus ferme ,
répondit toujours avec beaucoup de raison , et
disculpa Moinel dont il avait pitié. Cette conduite
qu’il eut jusqu’au dernier moment prouve qu’il
avait une belle ame. Cette preuve aurait dû être
comptée pour beaucoup aux yeux de juges intesi
ligens, et ne lui servit de rien.
Dans ce procès, Monsieur, qui a eu des suites si
affreuses, vous ne voyez que des indécences , et pas
une action noire ; vous n’y trouvez pas un seul dç
ces délits qui sont des crimes chez toutes les nations a
point de brigandage, point de violence , point de
lâcheté ; rien de ce qu’on reproche à ces enfans
ne serait même un délit dans tes autres communions
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