ELOGE FUNEBRE
DES OFFICIERS
Qui sont morts dans la guerre de 1741.
U n peuoîequi fut l’exemple des nations, qui leur
enseigna t;>us les arts, et même celui de la guerre,
te maître des Romains qui ont été nos maîtres , la
Grèce enfin , parmi ses institutions qu’on admire
encore , avait établi l’usage de consacrer par des
éloges funèbres la mémoire des citoyens qui avaient
répandu leur sang pour la patrie. Coutume digne
d’Athènes, digne d’une nation valeureuse et humaine,
digne de nous ! pourquoi ne la suivrions - nous pas ?
nous long - temps les heureux rivaux en tant de genres
de cette nation respectable? Pourquoi nous renfermer
dans l’usage de ne célébrer après leur mort que
ceux qui, ayant été donnés en spectacle au monde
par leur élévation, ont été fatigués d’encens pendant
leur vie ?
Il est juste sans doute, il importe au genre - humain,
de louer les Titus, les Trajans, les Louis XII, les
Henri IV, et ceux qui leur ressemblent. Mais ne
rendra - t - on jamais qu’à la dignité ces devoirs fi
intérefsans et si chers quand ils sont rendus à la
personne ; fi vains quand ils ne sont qu’une partie
nécessaire d’une pompe sunèbre , quand le cœur n’est
point touché , quand la vanité seule de l’orateur
parle à la vanité des hommes, et que dans un discours
eomposc, et dans une divifion sorcée, ons’épuiseen